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Poésie - Page 57

  • EN COLÈRE CONTRE Yehuda AMICHAÏ

    céramique,éclats,casse,

     

    ...

    Dieu est en colère contre moi

    car je l'oblige toujours

    à recréer le monde

    du chaos, la lumière et le deuxième jour jusqu'à

    l'homme, et puis retour au commencement.

     

    Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.

     

     

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  • Nuno JÚDICE : CONSONNE

    grenouille,

     

    Zoologie : les grenouilles de Mateus

     

    Quand les grenouilles coassent,

    dans le lac, l'eau se réchauffe.

    C'est comme si un moteur

    sonore

    se mettait à travailler ;

     

    et que la monotonie

    âpre

    d'une consonne

     

    expulsait l'hiver.

     

    Nuno JÚDICE, Un chant dans l'épaisseur du temps, Trad. Michel Chandeigne, Gallimard 1996.

     

     

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  • Eugénio de ANDRADE : MORDRE

    pierre,eau,ciel,

     

    Je m'étonne que ces yeux soient encore là,

    que les pierres mouillées

    se soient à ce point attardées à refléter

    un ciel exténué

    au lieu d'apprendre avec la pluie

    à mordre la terre.

     

    Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.

     

     

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  • Tal NITZÁN : CHAT UNIQUE

    chat,

     

    Grâce

     

    Tu n’apaiseras pas l’humiliation du pauvre affamé

    et tu n’éteindras pas la soif brûlante de revanche

    ni ne protégeras de ton corps

    la maison qu’on démolit

    et le landau de la petite fille montant au ciel en tempête

    tu ne le saisiras ni ne le reposeras doucement à terre –  

    tu n’extirperas pas le règne du Malin.

    Retourne donc chez toi

    va vers ton compagnon, ton unique,

    celui que tu aimes,

    vers la supplique jaune de ses yeux fendus

    et enfouis ton visage dans sa fourrure.

    Une caresse

    au chat unique

    au monde.

     

    Tal NITZÁN, www.lyrikline.org.

     

     

     

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  • FRANKÉTIENNE et la CHUTE

    cheval,blanc,noir,

     

    Que ta chute soit ton cheval, pour continuer le voyage.

     

    Frankétienne, Melovivi ou le Piège, Riveneuve éditions, 2009.

     

     

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  • Eugénio de ANDRADE : N'ÉCOUTE PAS

     

    hiver,chemin,

     

     

    N'écoute pas ces voix qui ne cessent

    de croître au chemin de l'hiver,

    les lieux où le corps d'errance

    en errance renonce à être corps

    sont mortels, n'écoute pas ces voix

    où le soleil pourrit, plus jamais.

     

    Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.

     

     

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  • Eugénio de ANDRADE en SEPTEMBRE

    automne,septembre,

     

    C'était septembre

    ou bien tout autre mois

    propice à de petites cruautés :

    l'ombre resserre ses anneaux.

    Que veux-tu encore ?

    Le souffle des dunes sur la bouche ?

    La lumière presqu'à nu ?

    Faire du corps entier

    un lieu en marge de l'hiver ?

     

    Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.

     

     

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  • CE QUI MANQUE à Eugénio de ANDRADE

    parvis,soleil,

     

     

    Le jour net comme un parvis désert,

    l'horloge arrêtée,

    les marches par où le soleil

    monte au regard -

    ce qui manque : quelque part le chant d'un oiseau.

     

    Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.

     

     

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