silence
loi de l'hiver
mur
sans son
du brouillard
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silence
loi de l'hiver
mur
sans son
du brouillard
morceau d'hiver
insufflé
en forme de poire
et d'autres passants
comme tirés par un cloud
la nuit de bonne heure
pour me rétrécir
fenêtre sur l'hiver
pour me réfléchir
Les crevettes blanches
Je donne à l'hiver sa raison d'être.
Ô ces milliers de doux crachats froids !
Je donne à l'hiver mes flocons de haine...
Haletante ou apeurée,
je m'insinue en l'âme et sous les portes
et je taille à mon goût
les maisons mortes.
Je m'y déchire aux toits pointus ;
je me gonfle en bleus sensuels.
Je suis ventre ou coude
et ma chute est lente et muette.
Je suis la chair de la paresse,
je suis la Neige.
Jacques IZOARD, Ce manteau de pauvreté, in Poésies 1951-1978, Éditions de la Différence
arbres quelques uns
élagués
l'hiver aux genoux
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987
Zoologie : les grenouilles de Mateus
Quand les grenouilles coassent,
dans le lac, l'eau se réchauffe.
C'est comme si un moteur
sonore
se mettait à travailler ;
et que la monotonie
âpre
d'une consonne
expulsait l'hiver.
Nuno JÚDICE, Un chant dans l'épaisseur du temps, Trad. Michel Chandeigne, Gallimard 1996.
N'écoute pas ces voix qui ne cessent
de croître au chemin de l'hiver,
les lieux où le corps d'errance
en errance renonce à être corps
sont mortels, n'écoute pas ces voix
où le soleil pourrit, plus jamais.
Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.
C'était septembre
ou bien tout autre mois
propice à de petites cruautés :
l'ombre resserre ses anneaux.
Que veux-tu encore ?
Le souffle des dunes sur la bouche ?
La lumière presqu'à nu ?
Faire du corps entier
un lieu en marge de l'hiver ?
Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.