spectre
de cent métronomes
s'évanouissant
jusqu'à un silence
de spectre
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spectre
de cent métronomes
s'évanouissant
jusqu'à un silence
de spectre
silence
loi de l'hiver
mur
sans son
du brouillard
Entre chaque maison, le silence d'une rue qui prend le soleil, d'un jardin qui respire, le vol d'un passereau
Dans la verticalité, chacune s'est construite, son grenier en germe dans la forme de sa glaise
et toute une ville ainsi s'écrit de strophe en strophe où les hommes s'écrivent, lamentation ou épopée
Échappés d'entre des crocs acérés, les mots ont suivi une mauvaise étoile, abandonnée des anges
et la dispute lézarde les murs, à déchirer leurs nimbes, en des sonorités zébrées d'angles tranchants
dont la touffeur restera dans des bouches sèches, notre soif d'été obstruée par ce silence de canicule
Nuit d'insomnie. J'ai pensé au langage avec tristesse. Pourquoi est-ce que j'écris ? J'ai répondu par cette scène imaginaire. Je vis au Tibet, seule, dans une cabane. Je ne parle jamais avec personne puisque j'ignore la langue de mes voisins. Écrire est ma plus grande ingénuité. C'est comme vouloir contenir ce qui déborde. Dans mon cas, c'est le rêve. Le silence, maîtrise surveillée. Écrire dès lors pour défendre tout cela. Pour mériter mon espace silencieux.
Alejandra PIZARNIK, Journaux 1959-1971, trad. Anne Picard, José Corti, 2010
mieux que la mer
dans le coquillage
les ailes du papillon
dans le silence
pour épouser le silence
en blanc
ce qu'il faut
de noir
sur le papier
il dépose du silence
dans des coffre forts
car bientôt
le silence
sera hors de prix
Jean Hans ARP, La grande fête sans fin, Arfuyen, 2014