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lorand gaspar

  • Lorand GASPAR dans la LUMIÈRE

    vitrail,lumière,nuit,

     

    Dieu comme l'air est doux au toucher

    Comme la lumière est bonne à voir

    Et comme elle m'enveloppe

    Tendrement, impitoyablement

    La nuit -

     

    Non, non n'étanchez jamais la soif

    de porter l'obscur vers plus de lumière

    d'y voir, d'y toucher d'y entendre mieux,

    laissez-moi ouverte à jamais la porte

    où respirent ensemble dedans et dehors -

     

    et qu'y a-t-il de plus clair pour l'esprit

    que de s'ouvrir sur l'inimaginable

     

    que tout ce que j'ignore et le peu que

    je comprends soient un et innombrable

     

    que sans tous ces corps et herbes bougés

    par la même montée de sèves

    de vents de lueurs dans l'œil, dans la main

    je n'aurais jamais rien pensé -

     

    ni senti le jasmin dans la nuit.

     

    Lorand GASPAR, Patmos et autres poèmes, NRF Gallimard, 2001

     

     

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  • Lorand GASPAR au MILIEU des JAUNES

    rose,jaune,rosier,

     

    genêts, oxalis, acacias,

    vers quoi creusent en nous

    ces jaunes si vivaces ?

     

    se laisser de part en part

    de l'infime à l'inconnaissable

    traverser de ces ors d'odorantes icônes

     

    pensée arrête-toi et accueille

    cet instant de fraîcheur

    que ton corps compose avec la terre -

     

    Lorand GASPAR, Patmos et autres poèmes, NRF Gallimard, 2001

     

     

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  • Lorand GASPAR et les BRUITS

    maçonnerie,carrelage,

     

    il y a eu ces échanges si simples

    entre un silence en nous et quelques bruits

    ces brèves rafales de l'esprit

    couleurs et cris dans les choses

    il a suffi de voir, d'écouter

    l'olivier grandir et la mer

    recoudre ses filets dans la nuits -

     

    Lorand GASPAR, Egée, Judée, Gallimard, 1980

     

     

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  • Lorand GASPAR EST ICI

    clocher,acrobate,ciel,

     

    La nudité muette de musique

    la seule respiration des choses

    jour qui monte dans le jour

    d'être ici à cette heure

    temps que nos corps composent

    d'aires d'attente ou d'étonnement

    blancs patios de la mémoire

    où un vent le mot si léger

    vibre dans l'œil d'un rayon

    posé dans le feuillage lavé

    silencieuse vitesse de l'âme -

     

    Lorand GASPAR, Egée, Judée, Gallimard, 1980

     

     

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  • Lorand GASPAR dans la NUIT

    carrelage,lueur,noir,

     

    ...

    La nuit est de mâchefer, inerte, les vitres sont aveugles. Pourtant de grands arbres bougent dans la pensée, peut-être des eaux. Je me dis qu'il doit y avoir, aussi pauvre et dérisoire qu'elle soit, une lueur quelque part pour juger de ce noir, pour que je puisse le percevoir. Une lueur qui cherche les mots, le pain des mots.

     

    Lorand GASPAR, Egée, Judée, Gallimard, 1980

     

     

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  • Les DÉESSES selon Lorand GASPAR

    courbes,rondeurs,,

     

    Déesses adipeuses que n'a pas encore touchées la proportion, ni les grâces compliquées, ni l'ascèse,

    tout à leur réserve de lait, de lipides, de semences -

    règne de plis qui exhale l'aloès amer et les sept parfums propitiatoires, mêlés aux relents des bêtes grasses sur le feu.

    ...

     

    Lorand GASPAR, Egée Judée, Poésie-Gallimard, 1980

     

     

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  • Lorand GASPAR : PAS LE BOUT

    roue,charrette,

     

    J'ai huit ans et il me semble que toute la population du pays, hommes, femmes, enfants, vieillards est sur les routes. Des enfants surtout, des enfants dont personne n'écoute les questions, qu'on bouscule et qui ont des grands yeux ahuris, vides de fatigue et de faim. Des femmes enceintes avec des nourrissons sur les bras, en marche ou assises, éreintées, hagardes. Des coups de fusils, des salves de mitraillettes, des explosions dans la nuit, sur les visages, la lumière inquiète d'un incendie. Ces routes n'ont pas l'air d'avoir de fin, d'aboutir quelque part. Ces colonnes de gens, de charrettes en désordre, je n'en vois pas le bout.

    Lorand GASPAR, Égée Judée, Poésie-Gallimard,1980.

     

     

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  • Lorand GASPAR : la FARCE des ÉTOILES

    ampoules,étoiles,

     

    Un jour, sans transition, son regard accroché par les étoiles encore pâles : "Tu me dis que ce sont des boules de feu très loin de nous, comme ça, lâchées dans le ciel. Tu te moques de qui ? Allah n'est pas un farceur, il a bien trouvé le moyen de les attacher quelque part."

     

    Lorand GASPAR, Égée Judée, Poésie-Gallimard,1980.

     

     

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