on jette des routes
on dresse des murs
le sang aussi a ses préférences
entre les hommes
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
on jette des routes
on dresse des murs
le sang aussi a ses préférences
entre les hommes
J'ai huit ans et il me semble que toute la population du pays, hommes, femmes, enfants, vieillards est sur les routes. Des enfants surtout, des enfants dont personne n'écoute les questions, qu'on bouscule et qui ont des grands yeux ahuris, vides de fatigue et de faim. Des femmes enceintes avec des nourrissons sur les bras, en marche ou assises, éreintées, hagardes. Des coups de fusils, des salves de mitraillettes, des explosions dans la nuit, sur les visages, la lumière inquiète d'un incendie. Ces routes n'ont pas l'air d'avoir de fin, d'aboutir quelque part. Ces colonnes de gens, de charrettes en désordre, je n'en vois pas le bout.
Lorand GASPAR, Égée Judée, Poésie-Gallimard,1980.
Par milliers sur les routes de juillet
les voitures brûlent gomme
Une manche à air dit grand vent
quand un épervier s'apprête à plonger
sur le dernier instant d'un mulot