chambre
sans écho
obscure
cerveau
et sang
courant
entre les murs
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chambre
sans écho
obscure
cerveau
et sang
courant
entre les murs
la cerise
des mots
dans la bouche
du griot
le sang
deux cerises
un cordon
même chair
même sang
Les siècles
Regardant la marque du sabot
de son cheval de sang
le cavalier dans cette empreinte contournée
où déjà des insectes préparaient leur ouvroir
devina la future imprimerie
puis pour lui demander sa route
il s'approcha du charpentier
qui près d'une rose
en repos contemplait la vallée
et ne lirait jamais de livres.
Jean FOLLAIN, Territoires, Gallimard,1953
1Chr 15
Le plus précieux sur les épaules
- à faire pointer le juste sang des porteurs -
la pesanteur opaque d'un coffre sacré
tétraèdre occultant quel nombre d'or
il faut monter au lieu requis
où le chant peine
où la harpe se fausse à l'aigu des arêtes
et la corne au souffle trop court
L'harmonie retrouvée
il faudra encore les genoux tombés
les flancs précipités
l'injuste sang des bêtes et leur cri
recouvert par la joie poupre des hommes
muscles déliés
sang neuf
l'aube a tant promis
le crépuscule souillera
de sang dilué
généalogies
remâchées
par le griot
un peu de couleur sang
au noyau de cerise
infusé longtemps
Toi
Une parole suffit et m'arrache des cris,
tu me toucheras, vite le sang sortira,
tu me regarderas, aussitôt je serai aveugle.
Tu es angoisse, piège, bagarre
dès que tu respires.
Si je me retranche
dans l'hiver, les années,
sur mon coeur je compte les coups d'un moineau affolé
qui tape contre les vitres pour sortir à ta rencontre.
Erri DE LUCA, Œuvre sur l'eau, trad. Danièle Valin, Poésie Seghers, 2002