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Sur du vent

  • Gérard CARTIER sous la SONO

    phare,escalier,oeil,

     

    Sono à fond obsédante     scène vide sinon

    dans les ténèbres bleues lacérées d'éclairs

    un œil gigantesque au sombre iris     aspirant

    dans un lent tourbillon     tous les sens

     

    le spectacle est en soi le sang dans l'oreille

    en orage     hypnotisé     épreuve du temps

     

    qui s'apprête caché en coulisses     quel

    monstre à surgir dans ce maelström

     

    le mur de fond peu à peu zébré de fissures

    ...

     

    Gérard CARTIER, Le voyage intérieur, Flammarion, 2023

     

     

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  • La NUIT selon Guy LÉVIS MANO

    lumière,néon,

     

    A la nuit tu as pris plus qu'elle n'offrait

    parce que tes yeux la dépouillaient et que l'ombre sustente plus que la clarté

    et parce que la nuit est vacante

    et le passant riche

    d'être l'unique dans son miroir

    et que la clémence est dans la lune et non dans le soleil pour la peine de l'homme

     

    Guy LÉVIS MANO, Loger la source, Folle avoine, 2007

     

     

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  • Les VÉRITÉS selon Catherine POZZI

    parquet,

     

    Est-il possible, ô chères vérités cachées,

    Qu'une à une évanouies

    (Ciels fugitifs ; fleurs seules ; regards ; désirs ; pensées)

    Vous mouriez impitoyablement emportées,

    - Sans retour, puisqu'en nulle âme reflétées, -

    Ne laissant traces vives ou pâlies ?..

    .... Possible, qu'il soit des harmonies

    Sans écho, à jamais enfuies ?

     

    Catherine POZZI, Très haut amour, Poésie / Gallimard, 2002

     

     

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  • Hélène CIXOUS et le PARADIS TERRESTRE

    abbay,cloître,

     

    Que ton âme est médiévale et fraîche, toi qui perces nos mornes embouteillages de désirs avec l'entêtement d'une flèche tirée de l'Arc d'Or, toi qui crois que le paradis terrestre n'est pas perdu, qu'il nous est donné ici-même, en mauvais état, mangé de peuples trop gras et rongé de peuples trop maigres, et recouvert d'excréments et de monuments hideux, et que nous devons, chaque personne et par groupes, le dégager, le sauver, le restaurer, et comme il y a un travail gigantesque à faire, tu t'y mets sans perdre une journée, toi qui penses qu'à tout être humain est donné, en échange de sa naissance, la mission de protéger la beauté du monde, et de laisser la terre bien propre et plus savante en partant.

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • Hélène CIXOUS et les INDES

    ombre,autoportrait,intérieur,

     

    N'est-il pas plus difficile de nos jours, de découvrir les Indes intérieures que d'aller à Calcutta ?

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • L'INFINI selon Hélène CIXOUS

    parapente,infini,ciel,

     

    Je ne suis pas l'infini. Pourtant je voyais l'infini. Parfois on voit Dieu. Voir Dieu n'est pas impossible. C'est Dire qui est au-dessus de nos forces. Ou peut-être au-dessous ? Oui plutôt cela : le mieux que Dire puisse faire, quant à l'infini, c'est de l'appeler Dieu.  

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • Les CRÉATURES selon Hélène CIXOUS

    Hélène CIXOUSroses

     

    Mais il s'agit aussi de la peine que nous avons normalement à supporter l'infini. Rien ne nous angoisserait autant que le bonheur continu, sinon la découverte que le bonheur tant chéri souffrirait à la longue de n'être pas menacé. Nous sommes faits pour des fragments d'éternité taillés à notre mesure. Nous avons besoin du jour et de la nuit. Nous avons besoin de mourir pour naître. Nous sommes des créatures à recréer et recréer. Il s'agit de notre recréation constante.

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • TRADUIRE selon Hélène CIXOUS

    silhouette,papier,imprimé,

     

    C'est le drame de la traduction qui me tourmente. Se traduire soi-même, c'est déjà un drame, - je veux dire faire passer la vie par des mots, parfois c'est presque la faire passer par les armes ; parfois c'est l'éterniser, parfois c'est l'embaumer, parfois c'est la faire vomir ou mentir, parfois c'est la faire jouir, mais on ne sait jamais s'il va arriver malheur ou bonheur, naissance ou suicide, avant de commencer. Mais traduire quelqu'un d'autre, cela demande le plus extrême orgueil ou la plus extrême humilité.

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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