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Sur du vent - Page 5

  • Gérard TITUS-CARMEL à la MARGELLE

    puits,margelle,fougères,

     

    ... je me souviens je jetais des cailloux ce qu'il ne fallait pas faire mais j'aimais le temps de la chute qui était toujours plus long ou plus court que je pensais je me laissais chaque fois surprendre quand ça claquait et ça claquait fort le bruit de la gifle remontait le long de l'obscur tuyau où s'accrochaient par touffes des fougères et venait fleurir la margelle d'une large corolle fraîche une fraîcheur de tombe disait-on

     

    Gérard TITUS-CARMEL, Travaux de fouille et d'oubli, Champ Vallon, 1999

     

     

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  • La TOUSSAINT selon James SACRÉ

    toussaint,pluie,terre,pierres,

     

    Jours de la Toussaint gris comme sans doute il se doit pour

    qu'on pense un peu au froid

    qui saisit les morts dans le silence et la solitude et l'épaisseur tassée

    de la terre contre eux on a mis des pierres dessus comme ça

    c'est encore plus lourd

    ...

     

     

    James SACRÉ, Figures qui bougent un peu, Gallimard, 1978

     

     

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  • Le POÈME selon James SACRÉ

    rapace,ciel,bleu,

     

    C'est l'ennui avec un poème que c'est pas moyen d'être précis dedans

    qu'on le sait déjà quand on commence à l'écrire d'ailleurs

    est-ce qu'on l'est plus quand on entreprend de construire un manuel de grammaire ?

    on pense évidemment qu'on va l'être ça donne du courage au cœur comme on dit

    ...

     

     

    James SACRÉ, Figures qui bougent un peu, Gallimard, 1978

     

     

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  • James SACRÉ dans l'ESPACE-TEMPS

    ciel,espace,bleu,

     

    ...

    on avance dans le rouge mis à la verticale et le désert debout te monte jusqu'à du bleu comme si l'infini paraphait là-haut le monde pétrifié en monument d'éternité : dans le même temps l'espace ainsi dressé te précipite, geste qui n'en finit pas de tout réduire, tu vas disparaître entre un caillou et le sable qu'il est déjà à quelque endroit du temps

    ...

     

    James SACRÉ, Écrire à Coté, Tarabuste, 2000

     

     

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  • James SACRÉ sous le SOLEIL

    ciel,palmier,soleil,

     

    D'autres vieux maghrébins

    Continuent d'user le soleil à leur peau tannée

     

    James SACRÉ, Écrire à Coté, Tarabuste, 2000

     

     

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  • Nathalie QUINTANE à SAINT-TROPEZ

    voilier,mer,

     

    "Saint-Tropez" semble appeler "midinette" sans effort dans le cours de la conversation, mais cette périphrase acquiert, à être dite, une souplesse, un corps, finalement assez voisins de doigts de rose, pour Aurore.

    Et comme alors sérieusement vous voyez les doigts de rose de l'aurore saluer en hauteur, ainsi se succèdent dans les rues tropéziennes les midinettes, ces jeunes filles qui se contentent d'une dînette à midi, et plus aucune femme de dix-huit à vingt-cinq ans ne vous paraît capable d'avaler un plat de résistance. Cela ne les change pas, alors que vous êtes modifiés par la pensée qu'en midinettes se résume Saint-Topez.

     

    Nathalie QUINTANE, Saint-Topez - Une américaine, POL, 2001.

     

     

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  • Le POÈME selon James SACRÉ

    dessin,peinture,

     

    On peut imaginer autrement que le poème se travaille comme une peinture. Les motifs de couleur tu les remplaces par des motifs de sonorité, de grammaire, d'image, ou même de sens. Ni plus ni moins précis que les formes et matières du peintre. Tu garnis la page comme on couvre la toile. Oui tu peux aussi commencer à un endroit, et mettre à un autre un bout d'écriture avant de remplir le reste.

     

    James SACRÉ, La peinture du poème s'en va, Tarabuste, 1998

     

     

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  • James SACRÉ dans les TISSUS

    noir,tissus,

     

    Je suis un petit garçon qui regarde le monde à travers les yeux des femmes d'Essaouira. Je suis bien dans ces tissus, tout l'espace agréable ramené tenu autour de moi. A cause des femmes d'Essaouira le monde est là, à la bonne distance où son obscurité n'est pas plus un dieu fermé qu'une aimable insignifiance. Mais c'est comme remplacer son mystère par celui de mes yeux mal cachés.

     

    James SACRÉ, La peinture du poème s'en va, Tarabuste, 1998

     

     

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