D'autres vieux maghrébins
Continuent d'user le soleil à leur peau tannée
James SACRÉ, Écrire à Coté, Tarabuste, 2000
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
D'autres vieux maghrébins
Continuent d'user le soleil à leur peau tannée
James SACRÉ, Écrire à Coté, Tarabuste, 2000
"Saint-Tropez" semble appeler "midinette" sans effort dans le cours de la conversation, mais cette périphrase acquiert, à être dite, une souplesse, un corps, finalement assez voisins de doigts de rose, pour Aurore.
Et comme alors sérieusement vous voyez les doigts de rose de l'aurore saluer en hauteur, ainsi se succèdent dans les rues tropéziennes les midinettes, ces jeunes filles qui se contentent d'une dînette à midi, et plus aucune femme de dix-huit à vingt-cinq ans ne vous paraît capable d'avaler un plat de résistance. Cela ne les change pas, alors que vous êtes modifiés par la pensée qu'en midinettes se résume Saint-Topez.
Nathalie QUINTANE, Saint-Topez - Une américaine, POL, 2001.
On peut imaginer autrement que le poème se travaille comme une peinture. Les motifs de couleur tu les remplaces par des motifs de sonorité, de grammaire, d'image, ou même de sens. Ni plus ni moins précis que les formes et matières du peintre. Tu garnis la page comme on couvre la toile. Oui tu peux aussi commencer à un endroit, et mettre à un autre un bout d'écriture avant de remplir le reste.
James SACRÉ, La peinture du poème s'en va, Tarabuste, 1998
Je suis un petit garçon qui regarde le monde à travers les yeux des femmes d'Essaouira. Je suis bien dans ces tissus, tout l'espace agréable ramené tenu autour de moi. A cause des femmes d'Essaouira le monde est là, à la bonne distance où son obscurité n'est pas plus un dieu fermé qu'une aimable insignifiance. Mais c'est comme remplacer son mystère par celui de mes yeux mal cachés.
James SACRÉ, La peinture du poème s'en va, Tarabuste, 1998
ce Crâne n'a plus mal à la tête
ne sourit plus avec ses yeux
mais sa mâchoire
car ses dents dureront plus que les œuvres
il a perdu ses oreilles charnues
sa grasse langue plus ne déblatère
vidé de son cerveau à pensés
ne hume plus les petits matins
par ses trous
jadis trépané
ce Crâne ne résonne plus des folies
ce Crâne va rouler sur le sable jeté
comme d'un homère à Ios
Jude STÉFAN, Prosopées, Gallimard, 1995
Après 384 strophes, notre poème poursuit son déphasage, mais aligné sur d'autres lunes.
Quant aux rebonds poétiques, toujours incessants et imprévisibles !
C'est sur X... hum, disons plutôt Twitter : @HenriChevignard.
...
tous les héros sont des vaincus
les illustres la risée des lunes,
amen
Jude STÉFAN, Prosopées, Gallimard, 1995
...
Non, le Paradis n'était pas une nostalgie. Encore moins une récompense. C'était un droit.
Odysseas ELYTIS, Le soleil sait, trad. A.Ionatos, Cheyne, 2015