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Sur du vent - Page 2

  • Les MOTS selon Sylvie FABRE G.

    muet,mots,silence,

     

    Nous prononçons des mots qui n'ont pas de corps. Syllabes muettes sur nos lèvres, nous ne les entendons pas résonner dans nos voix. Ils viennent de plus loin que ceux que nous échangeons. Nous les savons sans savoir comment. Glissés en nous, ils existent dans l'absolu silence. Ils ne s'inscrivent pas sur la langue, la main ne peut les tracer. Ils nous apprennent l'imprononcé et la métamorphose.

     

    Ce que nous disons est toujours faute de mieux.

     

    Sylvie FABRE G., Dans la lenteur, Editions Unes, 1998

     

     

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  • Le LAC selon Sylvie FABRE G.

    branches,lac,arbre,

     

    Une rafale appelée lac, déferlements, envolées vertes, les vagues gagnent sur les roseaux. L'arbre épouse sa mère par les racines mais devient l'amant de l'eau. Il ne résiste pas, il penche ses branches bouche tendue vers le baiser. Je suis dans le regard où le monde stupéfiant fait voyance.

     

    Sylvie FABRE G., Dans la lenteur, Editions Unes, 1998

     

     

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  • Les LARMES selon Etel ADNAN

    lac,conifères,

     

    Autour des rochers il y a l'écume

    et le palmier est entouré

    par le vent

     

    les pluies sont des nuages qui tombent

    comme mes larmes : gouttes tombées

    de mon cerveau

    qui se dévoile

    jour après jour

    jusqu'à la lumière finale.

     

    Etel ADNAN, Je suis un volcan criblé de météores, Poésie-Gallimard, 2023

     

     

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  • George SAND et la BEAUTÉ

    dune,sable,nuages,

     

    Il y eut peut-être de ma faute, car à l'âge où la beauté fleurit, je passais déjà les nuits à lire et à écrire. Étant fille de deux êtres d'une beauté parfaite, j'aurais dû ne pas dégénérer, et ma pauvre mère, qui estimait la beauté plus que tout, m'en faisait souvent de naïfs reproches. Pour moi, je ne pus jamais m'astreindre à soigner ma personne. Autant j'aime l'extrême propreté, autant les recherches de la mollesse m'ont toujours paru insupportables.

     

    George SAND, Histoire de ma vie, 1854-55

     

     

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  • Les TRAÎTRES selon Etel ADNAN

    tronc,branches,

     

    traîtres les peintres :

         ils plongent

         dans des baquets d'acide

     

    traîtres les poètes :

         ils parlent de roses

         quand la ville est

         un jardin d'asphalte

     

    traîtres les gouvernants :

         ils ont pour cordons

         ombilicaux les lignes

         téléphoniques qui les

         relient à Washington et

         à Vladivostok

     

    Etel ADNAN, Je suis un volcan criblé de météores, Poésie-Gallimard, 2023

     

     

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  • Paul Louis ROSSI et le POÉTISME

    Paul Louis ROSSI,poétisme,poésie,

     

    La critique du poétisme s'applique à son adjectif lui-même, poétique, abusivement appliqué à toutes sortes de choses : musique, architecture, et même archéologie. Comme si la notion vague du poétique devait prendre la place de la poésie elle-même.

     

    Paul Louis ROSSI, Vocabulaire de la modernité littéraire, Minerve, 1996

     

     

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  • Hans ARP et les CALCULS

    route,calculs,montgolfière,

     

    J'aime calculer lentement lentement

    mais faux.

    J'aime les calculs faux

    car ils donnent

    des résultats plus justes.

     

    Hans ARP, Jours effeuillés, Gallimard, 1966

     

     

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  • L'ARTISTE selon Paul Louis ROSSI

    putto,ange,détruit,

     

    ... si l'on ne peut pas envisager l'art sans un instinct et un sens de l'organisation, dans le même temps, il faut s'y résigner : l'artiste détruit. Il se livre à une entreprise de déstabilisation des concepts, des exemples, des formes, de l'environnement, des idées, et finalement de lui-même.

     

    Paul Louis ROSSI, Vocabulaire de la modernité littéraire, Minerve, 1996

     

     

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