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Sur du vent - Page 2

  • Ferdinand ALQUIÉ : le BONHEUR selon André BRETON

    arbre,fanions,drapeaux,

     

    Mais qui ne verrait que "ce qu'on appelle grossièrement le bonheur" n'est pas le bonheur tel que Breton l'entend, le bonheur qui ne saurait survivre au sacrifice de l'amour. Ce que Breton condamne c'est, comme il le dit, le pragmatisme, la recherche calculée et calculatrice d'un bonheur limité et prudent, demandant le renoncement au rêve et aux exigences essentielles du désir. C'est par souci de ce bonheur que la plupart des hommes consentent précisément à séparer la beauté de leur vie, à la tenir pour abstraite et formelle, à l'accrocher au mur pour la contempler le dimanche, en vivant, durant la semaine, la vie de tous et, comme le dit encore Breton, "la vie des chiens".

     

    Ferdinand ALQUIÉ, Philosophie du surréalisme, Flammarion, 1955

     

     

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  • L'INJURE selon Guy LÉVIS MANO

    ciel,bleu,nuages,

     

    Tu ne sais pas la grande injure que tu fais à la candeur bleue du ciel

    que tu fais à l'offrande d'un parterre de tulipes

    à l'austérité d'un village de montagne qui lisse la peine des hommes

    que tu fais à une passante plus lente que les autres dont la demande est peut-être l'épouse de ta demande

    et dont la lenteur n'est peut-être qu'imploration

     

    Guy LÉVIS MANO, Loger la source, Folle avoine, 2007

     

     

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  • Gérard CARTIER sous la SONO

    phare,escalier,oeil,

     

    Sono à fond obsédante     scène vide sinon

    dans les ténèbres bleues lacérées d'éclairs

    un œil gigantesque au sombre iris     aspirant

    dans un lent tourbillon     tous les sens

     

    le spectacle est en soi le sang dans l'oreille

    en orage     hypnotisé     épreuve du temps

     

    qui s'apprête caché en coulisses     quel

    monstre à surgir dans ce maelström

     

    le mur de fond peu à peu zébré de fissures

    ...

     

    Gérard CARTIER, Le voyage intérieur, Flammarion, 2023

     

     

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  • La NUIT selon Guy LÉVIS MANO

    lumière,néon,

     

    A la nuit tu as pris plus qu'elle n'offrait

    parce que tes yeux la dépouillaient et que l'ombre sustente plus que la clarté

    et parce que la nuit est vacante

    et le passant riche

    d'être l'unique dans son miroir

    et que la clémence est dans la lune et non dans le soleil pour la peine de l'homme

     

    Guy LÉVIS MANO, Loger la source, Folle avoine, 2007

     

     

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  • Les VÉRITÉS selon Catherine POZZI

    parquet,

     

    Est-il possible, ô chères vérités cachées,

    Qu'une à une évanouies

    (Ciels fugitifs ; fleurs seules ; regards ; désirs ; pensées)

    Vous mouriez impitoyablement emportées,

    - Sans retour, puisqu'en nulle âme reflétées, -

    Ne laissant traces vives ou pâlies ?..

    .... Possible, qu'il soit des harmonies

    Sans écho, à jamais enfuies ?

     

    Catherine POZZI, Très haut amour, Poésie / Gallimard, 2002

     

     

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  • Hélène CIXOUS et le PARADIS TERRESTRE

    abbay,cloître,

     

    Que ton âme est médiévale et fraîche, toi qui perces nos mornes embouteillages de désirs avec l'entêtement d'une flèche tirée de l'Arc d'Or, toi qui crois que le paradis terrestre n'est pas perdu, qu'il nous est donné ici-même, en mauvais état, mangé de peuples trop gras et rongé de peuples trop maigres, et recouvert d'excréments et de monuments hideux, et que nous devons, chaque personne et par groupes, le dégager, le sauver, le restaurer, et comme il y a un travail gigantesque à faire, tu t'y mets sans perdre une journée, toi qui penses qu'à tout être humain est donné, en échange de sa naissance, la mission de protéger la beauté du monde, et de laisser la terre bien propre et plus savante en partant.

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • Hélène CIXOUS et les INDES

    ombre,autoportrait,intérieur,

     

    N'est-il pas plus difficile de nos jours, de découvrir les Indes intérieures que d'aller à Calcutta ?

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • L'INFINI selon Hélène CIXOUS

    parapente,infini,ciel,

     

    Je ne suis pas l'infini. Pourtant je voyais l'infini. Parfois on voit Dieu. Voir Dieu n'est pas impossible. C'est Dire qui est au-dessus de nos forces. Ou peut-être au-dessous ? Oui plutôt cela : le mieux que Dire puisse faire, quant à l'infini, c'est de l'appeler Dieu.  

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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