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Sur du vent - Page 3

  • Les CRÉATURES selon Hélène CIXOUS

    Hélène CIXOUSroses

     

    Mais il s'agit aussi de la peine que nous avons normalement à supporter l'infini. Rien ne nous angoisserait autant que le bonheur continu, sinon la découverte que le bonheur tant chéri souffrirait à la longue de n'être pas menacé. Nous sommes faits pour des fragments d'éternité taillés à notre mesure. Nous avons besoin du jour et de la nuit. Nous avons besoin de mourir pour naître. Nous sommes des créatures à recréer et recréer. Il s'agit de notre recréation constante.

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • TRADUIRE selon Hélène CIXOUS

    silhouette,papier,imprimé,

     

    C'est le drame de la traduction qui me tourmente. Se traduire soi-même, c'est déjà un drame, - je veux dire faire passer la vie par des mots, parfois c'est presque la faire passer par les armes ; parfois c'est l'éterniser, parfois c'est l'embaumer, parfois c'est la faire vomir ou mentir, parfois c'est la faire jouir, mais on ne sait jamais s'il va arriver malheur ou bonheur, naissance ou suicide, avant de commencer. Mais traduire quelqu'un d'autre, cela demande le plus extrême orgueil ou la plus extrême humilité.

     

    Hélène CIXOUS, Le livre de Promethea, Gallimard, 1983

     

     

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  • Les MOTS selon Sylvie FABRE G.

    muet,mots,silence,

     

    Nous prononçons des mots qui n'ont pas de corps. Syllabes muettes sur nos lèvres, nous ne les entendons pas résonner dans nos voix. Ils viennent de plus loin que ceux que nous échangeons. Nous les savons sans savoir comment. Glissés en nous, ils existent dans l'absolu silence. Ils ne s'inscrivent pas sur la langue, la main ne peut les tracer. Ils nous apprennent l'imprononcé et la métamorphose.

     

    Ce que nous disons est toujours faute de mieux.

     

    Sylvie FABRE G., Dans la lenteur, Editions Unes, 1998

     

     

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  • Le LAC selon Sylvie FABRE G.

    branches,lac,arbre,

     

    Une rafale appelée lac, déferlements, envolées vertes, les vagues gagnent sur les roseaux. L'arbre épouse sa mère par les racines mais devient l'amant de l'eau. Il ne résiste pas, il penche ses branches bouche tendue vers le baiser. Je suis dans le regard où le monde stupéfiant fait voyance.

     

    Sylvie FABRE G., Dans la lenteur, Editions Unes, 1998

     

     

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  • Les LARMES selon Etel ADNAN

    lac,conifères,

     

    Autour des rochers il y a l'écume

    et le palmier est entouré

    par le vent

     

    les pluies sont des nuages qui tombent

    comme mes larmes : gouttes tombées

    de mon cerveau

    qui se dévoile

    jour après jour

    jusqu'à la lumière finale.

     

    Etel ADNAN, Je suis un volcan criblé de météores, Poésie-Gallimard, 2023

     

     

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  • George SAND et la BEAUTÉ

    dune,sable,nuages,

     

    Il y eut peut-être de ma faute, car à l'âge où la beauté fleurit, je passais déjà les nuits à lire et à écrire. Étant fille de deux êtres d'une beauté parfaite, j'aurais dû ne pas dégénérer, et ma pauvre mère, qui estimait la beauté plus que tout, m'en faisait souvent de naïfs reproches. Pour moi, je ne pus jamais m'astreindre à soigner ma personne. Autant j'aime l'extrême propreté, autant les recherches de la mollesse m'ont toujours paru insupportables.

     

    George SAND, Histoire de ma vie, 1854-55

     

     

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  • Les TRAÎTRES selon Etel ADNAN

    tronc,branches,

     

    traîtres les peintres :

         ils plongent

         dans des baquets d'acide

     

    traîtres les poètes :

         ils parlent de roses

         quand la ville est

         un jardin d'asphalte

     

    traîtres les gouvernants :

         ils ont pour cordons

         ombilicaux les lignes

         téléphoniques qui les

         relient à Washington et

         à Vladivostok

     

    Etel ADNAN, Je suis un volcan criblé de météores, Poésie-Gallimard, 2023

     

     

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  • Paul Louis ROSSI et le POÉTISME

    Paul Louis ROSSI,poétisme,poésie,

     

    La critique du poétisme s'applique à son adjectif lui-même, poétique, abusivement appliqué à toutes sortes de choses : musique, architecture, et même archéologie. Comme si la notion vague du poétique devait prendre la place de la poésie elle-même.

     

    Paul Louis ROSSI, Vocabulaire de la modernité littéraire, Minerve, 1996

     

     

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