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Littérature

  • La POÉSIE selon August Wilhelm SCHLEGEL

    papillon,céramique,

     

    Et c'est encore plus vrai pour la poésie ; car les autres arts, en vertu des moyens ou médiums bornés qu'emploient leurs présentations, ont bien une sphère déterminée que l'on peut, jusqu'à un certain point mesurer. Mais le médium utilisé par la poésie est justement celui par mequel l'esprit humain accède en général à la conscience et obtient la maîtrise de ses représentations pour les relier et les exprimer à son gré : le langage. C'est aussi la raison pour laquelle la poésie n'est pas liée à des objets mais se crée les siens ; elle est le plus englobant de tous les arts et pour ainsi dire l'esprit universel omniprésent en eux.

     

    August Wilhelm SCHLEGEL, in Habiter poétiquement le monde, Poesis, 2020.

     

     

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  • Serge REZVANI et les PIERRES

    profil,pierre,statue,

     

    Non, je suis las des pierres.

    Mes mains ont tenu les pierres les plus sublimes... Oh, lassitude ! Fatigue !

    Le minéral m'ennuie. Du vivant ! Et si pas du vivant : de l'art !

    Assez de cela !

    Pendant des siècles nous nous sommes réjouis de l'eau solide, de ces gouttes sublimes que nous accrochions à nos cheveux et glissions à nos doigts...

     

    Serge REZVANI, Isola piccola, Actes Sud, 1994

     

     

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  • Le LANGAGE selon Roland BARTHES

    pierres,silhouette,

     

    Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. C'est comme si j'avais des mots en guise de doigts ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. L'émoi vient d'un double contact : d'une part toute une activité de discours vient relever discrètement, indirectement, un signifié unique qui est "je te désire" et le libère, l'alimente, le ramifie, le fait exploser, le langage jouit de se toucher lui-même ; d'autre part j'enroule l'autre dans mes mots, je le caresse, je le frôle, j'entretiens ce frôlage, je me dépense à faire durer le commentaire auquel je soumets la relation.

    Roland BARTHES, Fragments d'un discours amoureux

     

     

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  • Ahmadou KOUROUMA dans la BROUSSE

    branches,rosée,

     

    ... les ressortissants de l'ethnie du Premier ministre étaient favorisés. Ça c'était normal, on suit l'éléphant dans la brousse pour ne pas être mouillé par la rosée...

     

    Ahmadou KOUROUMA, Allah n'est pas obligé, Seuil, 2000

     

     

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  • La TERRE d'Edmond JABÈS

    céramique,terre cuite,

     

    J'ai quitté une terre, qui n'était pas la mienne, pour une autre qui, non plus, ne l'est pas. Je me suis réfugié dans un vocable d'encre, ayant le livre pour espace. 

     

    Edmond JABÈS, Un étranger avec, sous le bras, un livre de petit format, Gallimard, 1991.

     

     

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  • La BIBLIOTHÈQUE selon Jacques JOUET

    Jacques JOUET,poète,rêve,

     

    Une bibliothèque, les bras grands ouverts, les serre en même temps contre ses flancs, livre à livre, codex à codex, et c'est affaire intime de les écarter comme pour aller boire à leur aisselle.

     

    Jacques JOUET, De jour, POL, 2013

     

     

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  • L'ÉTRANGER selon Michel COLLOT

    taches,peinture,escabeau,,

     

    C'est par le détour de l'étranger que le poète réintègre sa patrie linguistique : "expatrier" et "rapatrier" s'équivalent.

    ...

    C'est par le détour de l'étranger que le poète peut se rapprocher de sa terre et de sa langue, en logeant en elle quelque chose de la foncière étrangeté du monde.

     

    Michel COLLOT, Préface à André Du BOUCHET, Ici en deux, Poésie - Gallimard, 1986

     

     

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  • Les CAHIERS de BROUILLON selon Régine DETAMBEL

    visage,terre cuite,

     

    Les Cahiers de brouillon sont des œuvres précaires. Si les réglures sont respectées, le support, lui, n'est pas loin du torchon. La page agrafée est brune, épaisse, écrue, avec des fils rouges ou bleus pris dans sa trame, des morceaux d'écorce marron, tout y est inclus. C'est un Cahier de bure.

     

    Régine DETAMBEL, Graveurs d'enfance, Bourgois, 1993

     

     

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