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Littérature - Page 5

  • Roland BARTHES et HAÏKU (2/2)

    carrelage,soleil,apparition,

     

    Le haïku ne décrit jamais : son art est contre-descriptif, dans la mesure où tout état de la chose est immédiatement, obstinément, victorieusement converti en une essence fragile d'apparition : moment à la lettre "intenable", où la chose, bien que n'étant déjà que langage, va devenir parole, va passer d'un langage à un autre et se constitue comme le souvenir de ce futur, par là même antérieur.

     

    Roland BARTHES, L'empire des signes, Albert Skira, 1970

     

     

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  • Roland BARTHES et HAÏKU (1/2)

    coquelicots,

     

    Le haïku fait envie : combien de lecteurs occidentaux n'ont pas rêvé de se promener dans la vie, un carnet à la main, notant ici et là des "impressions", dont la brièveté garantirait la perfection, dont la simplicité attesterait la profondeur (en vertu d'un double mythe, l'un classique, qui fait de la concision une preuve d'art, l'autre romantique, qui attribue une prime de vérité à l'improvisation).

     

    Roland BARTHES, L'empire des signes, Albert Skira, 1970

     

     

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  • Jean-Pierre VERNANT

    dictionnaire,lettres,

     

    Transmettre sur le papier la voix vivante, c'est, en la figeant dans ce qu'elle comporte de singulier et d'occasionnel, la tuer. "La nature, disait Merab, ne produit pas des hommes. C'est toujours d'une seconde naissance que nous naissons vraiment... Dante disait, dans une belle formule, que la progéniture comme telle n'a pas d'âme. Qu'est-ce donc qui donne l'âme ? - La parole !"

     

    Jean-Pierre VERNANT, Socrate Géorgien, Œuvres II, Seuil, 2007.

     

     

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  • Le FOU selon Italo CALVINO

    bois,fente,

     

    Tout cela était bien beau, mais moi, j'avais l'impression que, pendant ce temps, mon frère n'était pas simplement devenu complètement fou, mais qu'il était en train de devenir légèrement imbécile, chose autrement plus grave et plus douloureuse, parce que la folie est une force de la nature, dans le bien ou dans le mal, tandis que l'imbécillité est une faiblesse de la nature, sans la moindre contrepartie.

     

    Italo CALVINO, Le baron perché, 1957 (trad. M. Rueff, Folio 2018)

     

     

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  • Les CONSCIENCES selon Italo CALVINO

    reptile,venin,lézard,

     

    Au début, le père Sulpicio ne flaira pas le danger. Il faut dire qu'il n'était pas très finaud, et resté trop longtemps à l'écart de ses supérieurs hiérarchiques, il n'était plus trop au courant de tous les venins qui peuvent empoisonner les consciences.

     

    Italo CALVINO, Le baron perché, 1957 (trad. M. Rueff, Folio 2018)

     

     

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  • Italo CALVINO : la RÉVOLUTION N'AURA PAS LIEU

    houx,révolution,rouge,

     

    En bref, il y avait chez nous aussi toutes les causes de la Révolution Française. À la différence près que nous n'étions pas en France, et la révolution n'éclata pas. Nous vivons dans un pays où les causes se produisent toujours, et jamais les effets.

     

    Italo CALVINO, Le baron perché, 1957 (trad. M. Rueff, Folio 2018)

     

     

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  • Milan KUNDERA et les VACHES

    vache,pelage,

     

    Paisibles, sans malice, parfois d'une gaieté puérile : on croirait de grosses dames dans la cinquantaine qui feraient semblant d'avoir quatorze ans. Il n'est rien de plus touchant que des vaches qui jouent. Tereza les regarde avec tendresse et se dit (c'est une idée qui lui revient irrestiblement depuis deux ans) que l'humanité vit en parasite de la vache comme le ténia vit en parasite de l'homme : elle s'est collée à leur pis comme une sangsue. L'homme est un parasite de la vache, c'est sans doute la définition qu'un non-homme pourrait donner de l'homme dans sa zoologie.

     

    Milan KUNDERA, L'insoutenable légèreté de l'être, Trad. Fr.Kérel, Gallimard, 1984

     

     

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  • Milan KUNDERA CONNAÎT la MUSIQUE

    évolution,musique,saxophone,

     

    La musique était comme une meute de chiens lâchés sur elle.

    Elle pensait alors que l'univers communiste était le seul où régnait cette barbarie de la musique. À l'étranger, elle constate que la transformation de la musique en bruit est un processus planétaire qui fait entrer l'humanité dans la phase historique de la laideur totale.

     

    Milan KUNDERA, L'insoutenable légèreté de l'être, trad. Fr. Kérel, Gallimard, 1984

     

     

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