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roland barthes

  • Le LANGAGE selon Roland BARTHES

    pierres,silhouette,

     

    Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. C'est comme si j'avais des mots en guise de doigts ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. L'émoi vient d'un double contact : d'une part toute une activité de discours vient relever discrètement, indirectement, un signifié unique qui est "je te désire" et le libère, l'alimente, le ramifie, le fait exploser, le langage jouit de se toucher lui-même ; d'autre part j'enroule l'autre dans mes mots, je le caresse, je le frôle, j'entretiens ce frôlage, je me dépense à faire durer le commentaire auquel je soumets la relation.

    Roland BARTHES, Fragments d'un discours amoureux

     

     

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  • PÊCHES

    verger,

     

    j'aime

    comme Roland Barthes

    les pêches de vigne

     

    et pas le clavecin

     

    mais Bartok

    oui

    et la spontanéité

     

     

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  • Roland BARTHES se DÉPOUILLE

    Roland BARTHES,amitié,désir,

     

    Voici venu le temps où notre amitié se dépouille complètement, c'est-à-dire devient quelque chose d'indicible, je dirais presque d'animal. Car il n'y entre plus seulement le goût de partager des idées et des expériences, il y entre réellement le désir de se retrouver corporellement, en dehors de ce que nous pourrons nous dire ou ne pas nous dire d'intéressant. Le désir de se dire côte à côte beaucoup de choses inutiles, autour des essentielles.

     

    Roland BARTHES, L'expérience, Le corps de l'Autre, France Culture, 2021

     

     

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  • Roland BARTHES et HAÏKU (2/2)

    carrelage,soleil,apparition,

     

    Le haïku ne décrit jamais : son art est contre-descriptif, dans la mesure où tout état de la chose est immédiatement, obstinément, victorieusement converti en une essence fragile d'apparition : moment à la lettre "intenable", où la chose, bien que n'étant déjà que langage, va devenir parole, va passer d'un langage à un autre et se constitue comme le souvenir de ce futur, par là même antérieur.

     

    Roland BARTHES, L'empire des signes, Albert Skira, 1970

     

     

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  • Roland BARTHES et HAÏKU (1/2)

    coquelicots,

     

    Le haïku fait envie : combien de lecteurs occidentaux n'ont pas rêvé de se promener dans la vie, un carnet à la main, notant ici et là des "impressions", dont la brièveté garantirait la perfection, dont la simplicité attesterait la profondeur (en vertu d'un double mythe, l'un classique, qui fait de la concision une preuve d'art, l'autre romantique, qui attribue une prime de vérité à l'improvisation).

     

    Roland BARTHES, L'empire des signes, Albert Skira, 1970

     

     

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  • Roland BARTHES, PLAISIR et JOUISSANCE

    tissé,texte,

     

    Texte de plaisir : celui qui contente, emplit, donne de l'euphorie ; celui qui vient de la culture, ne rompt pas avec elle, est lié à une pratique confortable de la lecture. Texte de jouissance : celui qui met en état de perte, celui qui déconforte (peut-être jusqu'à un certain ennui), fait vaciller les assises historiques, culturelles, psychologiques, du lecteur, la consistance de ses goûts, de ses valeurs et de ses souvenirs, met en crise son rapport au langage.

     

    Roland BARTHES, Le plaisir du texte, Seuil, 1973

     

     

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  • Roland BARTHES et la VOYELLE

    voyelle,e,grecs,

     

    Qui saura explorer l'incroyable promotion dont les Grecs ont gratifié la voyelle ? Toutes les écritures du Moyen-Orient sont consonantiques : elles impliquent une architecture de la langue fondée quasi anatomiquement sur l'ossature des sons, un sémantisme radical qui permet de "deviner" le mot à travers la simple projection de son essence familiale. Avec les Grecs, semble-t-il, on passe à un autre corps ; ce n'est plus le corps osseux, fondamental, et, si l'on peut dire, le corps "bruité" (les consonnes ne sont que des "bruits"), c'est le corps charnu, muqueux, liquide, le corps musical.

     

    Roland BARTHES, Variations sur l'écriture, Seuil, 1994

     

     

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  • Le POÉTIQUE selon Roland BARTHES

     

    vélo,rose,

     

    Le véritable antonyme du poétique n'est pas le prosaïque mais le stéréotypé.

     

    Roland BARTHES, L'obvie et l'obtus, Seuil, 1982.

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