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Littérature - Page 6

  • André BRETON FAIT le POINT

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    Tout porte à croire qu'il existe un certain point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le présent, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas cessent d'être perçus contradictoirement. Or c'est en vain qu'on chercherait à l'activité surréaliste un autre mobile que l'espoir de détermination de ce point.

     

    André BRETON, Second Manifeste du Surréalisme, 1930

     

     

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  • L'ORGUEIL selon Olivier ROLIN

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    Les années qui avaient passé, filant vers la fin du millénaire, entre notre adolescence et notre âge d'homme, étaient aussi celles où non seulement les vertus anciennes de probité, d'honneur, de fermeté d'âme avaient cessé d'être respectées, mais où les mots eux-mêmes qui les désignaient avaient perdu toute signification vivante, où le fil s'était rompu qui liait, à travers l'histoire, le présent aux âges antiques, la profondeur lisible, intelligible du temps ayant été effacée par le moutonnement d'une actualité informe et redondante. Je comprenais que ce qu'on detestait dans l'orgueil, c'était qu'il affirmât la singularité, voire l'élection, de celui qui le revendiquait, et n'éludât point les risques et les devoirs auxquels il engageait - au lieu que la vanité, sa forme contemporaine et dégénérée, n'obligeait à rien qu'à une surenchère de fanfaronades. L'orgueil était tenu désormais pour une maladie, et aussi démodée, dans les classes dirigeantes d'Europe, que la syphilis ou la tuberculose.

     

    Olivier ROLIN, Port-Soudan, Seuil, 1994

     

     

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  • Sony LABOU TANSI dans la NUIT

    marbre,noir,blanc,

     

    C'était l'heure où les senteurs de la nuit commencent à dire aux humains que la vie est mince comme un cheveu.

     

    Sony LABOU TANSI, Le commencement des douleurs, Seuil, 1995

     

     

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  • Antoine BLONDIN et l'OUVERTURE

    gond,porte,ouverture,

     

    Comment lui dire que de sourds ressorts se détendent dès que les trains recommencent à rouler ; comment lui expliquer que la paix rend l'homme fou, que les femmes se mettent brusquement à fumer, les idiots à faire de la politique, les rêveurs à s'ébranler ?

    Je luis dis :

    "J'ai voulu connaître d'autres cieux, me rapprocher du foyer où se font les échanges humains ; j'en ai longtemps été empêché par la guerre. Sitôt que j'ai vu l'ouverture, j'ai filé.

     

    Antoine BLONDIN, L'humeur vagabonde, La table ronde, 1955

     

     

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  • Sony LABOU TANSI TRINQUE

    bière,trinquer,soleil,

     

    Nous avions commencé à trinquer, nous qui, depuis toujours, avions regardé le soleil se lever et se coucher tous les jours aux mêmes endroits.

     

    Sony LABOU TANSI, Le commencement des douleurs, Seuil, 1995

     

     

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  • Dominique ROLIN

    clavier,verrou,tabulation,

     

    Non, je n'irai pas à la ligne. Le texte doit continuer d'un seul tenant, bloc d'opacités dissimulant toutes les extensions, les contractions, les dilatations des temps, des paroles, des lieux, des silences. Non, je n'irai pas à la ligne pour indiquer le suspens, la pause, le hoquet, le saut. J'exige un fondu-enchaîné interrompu entre le là-bas d'autrefois et le ici de maintenant.

     

    Dominique ROLIN, L'infini chez soi, Denoël, 1980.

     

     

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  • La VIE selon Dominique ROLIN

    gazelle,antilope,survie,,

     

    La vie n'existe pas davantage que le temps. La survie est la seule réalité de ce monde.

     

    Dominique ROLIN, L'infini chez soi, Denoël, 1980.

     

     

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  • La RIME selon Milan KUNDERA

    eu,lettres,rime,

     

    Par le poème, l'homme manifeste son accord avec l'être, et la rime et le rythme sont les moyens les plus brutaux de cet accord. Et la révolution qui vient de triompher n'a-t-elle pas besoin d'une affirmation brutale de l'ordre nouveau et, partant, d'une poésie pleine de rimes ?

     

    Milan KUNDERA, La vie est ailleurs, trad. Fr.Kérel, Gallimard, 1973

     

     

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