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Littérature - Page 4

  • Paul RICŒUR PENSE le LANGAGE

    sourire,femme,langage,

     

    ... avant la création de la femme, le langage est bien là, mais comme "langue", comme simple répertoire de mots-étiquettes assignés aux autres vivants ; c'est seulement avec la femme que le langage naît pour de bon comme "parole", plus précisément comme phrase peuplée de déictiques...

    Il fallait la femme pour que la première parole articulée de l'homme fût d'admiration. Mais la naissance de la parole, contemporaine de celle de la femme, est-elle pour autant celle d'un poème ? Non, pas tout à fait, car, à la parole dirigée de l'homme vers la femme, seul le Cantique ajoute la réciprocité d'une parole échangée entre deux amants égaux dans l'admiration mutuelle, voire... une réciprocité dont l'initiative revient à la femme.

     

    Paul RICŒUR, Penser la Bible, Seuil, 1998

     

     

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  • La VÉRITÉ selon Âmadou HAMPÂTÉ BÂ

    jaune,lumière,ombre,

     

    La vérité a la finesse de l'eau

    ou de la brise qui souffle

    recouvrant l'espace en tous lieux.

    Ne t'entête pas à contredire ; tu en serais aveugle ;

    cherche à comprendre et tu auras raison !

     

    Âmadou HAMPÂTÉ BÂ, Bain rituel, Classiques africains, 1974

     

     

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  • L'ŒUVRE selon Georg Christoph LICHTENBERG

    rouge,feu,brûler,

     

    Mettre la dernière main à son œuvre, c'est la brûler.

     

    Georg Christoph LICHTENBERG

     

     

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  • Jacques LACARRIÈRE et RÉTIF de la BRETONNE

    ciel,oiseau,parapente,

     

    Le père de Rétif disait d'ailleurs de Brasdargent : "Quand il parle, il me semble entendre un être au-dessus de l'humanité, un être qui n'est déjà plus de ce monde et qui a commencé son éternité".

     

    Jacques LACARRIÈRE, Chemin faisant..., édition remaniée, Fayard, 1977

     

     

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  • La MÉTÉO selon Jacques LACARRIÈRE

    fleur,soleil,

     

    La météo ! Ainsi privé de cette moitié, cette -rologie qui devrait suivre et qui a disparu des usages comme le -tographe du cinéma et le -cipède du vélo (et l'on sait qu'un suffixe perdu ne repousse jamais chez les mots, au contraire de la queue des lézards), ce mot serait inexplicable si demain tous les dictionnaires de la langue disparaissaient dans un vaste incendie puisqu'on lui a supprimé, en plus du logie dont on pourrait à la rigueur se passer, le ro de météore, qui seul explique qu'il s'agit d'un phénomène céleste. Oui, ainsi privé de sa moitié, le mot est devenu, dans la bouche de tous ceux qui s'en gaussent à loisir, comme le nom de quelque prostituée céleste passant son temps à se jouer du temps et à tromper les hommes.

     

    Jacques LACARRIÈRE, Chemin faisant..., édition remaniée, Fayard, 1977

     

     

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  • Le CHANT des OISEAUX selon Jacques LACARRIÈRE

    canard,céramique,oiseaux,

     

    Ce bruit des arbres qui s'abattent, je l'ai entendu maintes fois au cours de cette marche. Plus souvent que le chant des oiseaux qui se fait de plus en plus rare.

     

    Jacques LACARRIÈRE, Chemin faisant..., édition remaniée, Fayard, 1977

     

    Que le chant des oiseaux triomphe en 2021

    de l'extinction des voix

    et de la disparition des visages !

     

     

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  • Gabriel GARCIA MARQUEZ et la BEAUTÉ

    feuille,écrire,papier

     

    ... il se sentit pauvre et minuscule dans le fracas sismiques des applaudissements qu'il approuvait dans l'ombre en pensant madre mía Bendicion Alvarado ça c'est un défilé, ce n'est pas comme ces parades minables qu'ils m'organisent ici, il se sentit diminué et seul, oppressé par la somnolence les moustiques les colonnes barbouillées d'or le velours fané de la loge d'honneur, merde alors, comment est-il possible que cet Indien puisse écrire une chose aussi belle avec la main qui lui sert à se torcher le cul, se disait-il, si excité par la révélation de la beauté écrite qu'il traînait ses grandes pattes d'éléphants captifs au rythme des coups martiaux des timbaliers, ...

     

    Gabriel GARCIA MARQUEZ, L'automne du Patriarche, trad. Cl. Coufon, Grasset, 1976

     

     

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  • La PESTE selon Gabriel GARCIA MARQUEZ

    goudron,marquage,

     

    ... passait des heures sans dormir dans son hamac à se demander comment nom d'un bordel vais-je me dépatouiller pour échapper au nouvel ambassadeur Fisher qui m'a proposé de dénoncer l'existence d'un fléau de fièvre jaune pour justifier un débarquement de marines conformément à notre traité d'assistance mutuelle et cela durant toutes les années qui seront nécessaires pour revivifier la patrie moribonde, et il avait aussitôt répliqué pas de conneries, fasciné par cette évidence qu'il était en train de vivre à nouveau aux origines de son régime quand il avait eu recours au même procédé pour disposer des pouvoirs d'exception de la loi martiale devant une grave menace de soulèvement populaire, il avait décrété l'état de peste, on avait planté le drapeau jaune sur le mât du phare, on avait fermé le port, supprimé les dimanches, interdit de pleurer les morts en public et de jouer des airs à leur mémoire, ...

     

    Gabriel GARCIA MARQUEZ, L'automne du Patriarche, trad. Cl. Coufon, Grasset, 1976

     

     

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