Du fruit de sa bouche, chacun comble son ventre, de la moisson de ses lèvres il se comble.
Proverbes, 18, 20
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Du fruit de sa bouche, chacun comble son ventre, de la moisson de ses lèvres il se comble.
Proverbes, 18, 20
Au premier mot
j'ai compris que je faisais fausse route
dans ma bouche.
Claude ESTEBAN, Morceaux de ciel, presque rien, Gallimard, 2001
gourmandise
à rebours
des mots
quittant la bouche
riches
de leurs épices
"pure" est le qualificatif
de la bouche
la bouche crée
le mot, la parole
("la vraie sécretion de
l'homme mollusque" - Francis Ponge)
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987
Voici, me dit-il, le mortel cerné de toutes parts,
enserré dans les fils de sa langue, son trépas.
Entends sa musique discordante, la bouillie sonore de sa bouche.
Vois comme est insensé son dire, en désaccord flagrant avec le sens de son faire, le destin qui le porte.
Aveugle sous la peau de lumière posée.
Regarde la bête solitaire, foulant les jardins,
alourdie de fatigue, exsangue, frappée en plein regard.
Déracinée, Désertée, Brisée -
Plaies et pleurs et grincements de dents.
Lueur qu'éventra la lame sur l'eau grise.
Parole sous la parole, en mèche de fouet.
Tranquillement elle charrie l'irrévocable venin,
Tranquillement elle dépèce l'incroyable, le clair, te livrant à ton obscurité -
et qui t'entendra dans les hennissements du jour,
du joyeux jour aux blancs poulains ?
Lorand GASPAR, Égée Judée, Poésie-Gallimard,1980.
Oui, la Toussaint vaut mieux que ce parterre tonitruant de chrysanthèmes, place de l'Hôtel de Ville :
Une bouche soudain
ne happe plus sa bouffée d'air,
ne prend plus part
à la respiration immense,
à l'haleine
mêlée des bêtes et des hommes,
à la sève exsudée dans l'obscurité par les feuilles,
à l'humidité stagnante.
Sonne
une cloche infime, lointaine dans la nuit ;
on n'écoute
jamais que le contrepoint de l'absence :
lui a cédé le jour, le souffle, jusqu'au halètement.
Judith CHAVANNE, Un seul bruissement, Le bois d'Orion, 2009.