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claude esteban

  • Claude ESTEBAN et l'AILLEURS

    lierre,statue,femme,

     

    Peut-être viendra-t-elle

    et je ne la reconnaîtrai plus, un soir,

    elle, si jeune maintenant et brune, sans que

    j'entende ses pas

    et ce sera brusquement

    le même désir emmêlé de nous et

    je toucherai cette bouche

    qui ne peut mentir

    ni me dire qu'on l'attend ailleurs et que ce soir

    elle passait très vite.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006

     

     

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  • Claude ESTEBAN : TOUT RECOMMENCE

    ombre,

     

    Un pétale qui tombe

    et la douceur du mot

    soleil

    sont là sur cette table,

    tout

    a recommencé sans moi, sans

    que je sache

    où le sang a jailli, comme

    s'il faisait jour

    très loin, dans le dehors.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006

     

     

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  • Claude ESTEBAN DERRIÈRE la PORTE

    porte,cathédrale,

     

    Et derrière la porte, il y avait

    le rien ou plutôt

    la matière du rien, une épaisseur

    qui noyait tout et quand je franchissais

    le seuil, c'était le rien qui

    m'accueillait et j'aimais cette chute en moi

    dans un indéfini

    plus doux, plus vague où avoir mal

    ne signifiait que d'être

    là debout, près de la porte, sans savoir.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006

     

     

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  • Claude ESTEBAN dans son CORPS

    tête,ombre,

     

    Le corps

    comme arraché de soi

     

    le souffle

    court

     

    coupé, repris, ramassé

    une fois encore

     

    dans l'alvéole

    rouge

     

    je suis ce corps, je suis l'air

    qui le traverse.

     

    Claude ESTEBAN, Étranger devant la porte I Variations, Léo Scheer, 2001

     

     

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  • Claude ESTEBAN en ÉTÉ

    jaune,bleu,été,céramique,

     

    Dans le dedans de l'été, il y a comme un noyau nocturne qui résiste. Un bloc de froid. Vous l'ignorez, vous qui passez trop vite. Vous vivez alentour. Vos yeux s'attachent aux reliefs dociles. Le soleil vous aveuglera. Il déjouera vos plans, vos promesses. Vous pourrirez contre la paille, avec vos fruits. Vous retournerez à la terre qui vous répugne. Vous serez ce morceau de gel qui dure dans un trou.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit (1967 - 1992), Gallimard, 2006

     

     

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  • Claude ESTEBAN dans l'OMBRE

    forêt,pins,ombre,

     

    J'ai refermé, sans le finir, mon livre. Qu'importent les mots clairs ? Toutes les phrases lues parlaient d'un soleil immobile. Je n'ai pas vu l'ombre s'accroître sur le mur.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit (1967 - 1992), Gallimard, 2006

     

     

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  • DEMAIN selon Claude ESTEBAN

    panneau,défense,entrer,,

     

    Demain n'est plus. C'est hier qui triomphe au pied des immortelles. Tout reprendre à rebours. Sans hâte, avec les mots. Danse, bel écureuil du temps, sur notre histoire. Saute d'un siècle à l'autre. Hop, l'infini ! Les vieux calculs griffonnés sur l'ardoise, comme ils s'effacent dans le cɶur d'un homme soudain nu.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit (1967 - 1992), Gallimard, 2006

     

     

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  • Claude ESTEBAN en CHAMBRE

    fleurs,branche,

     

    Qu'elle bouge enfin, cette

    branche,

     

    qu'il y ait du vent, du bruit,

    ailleurs, partout

     

    hors de la chambre.

     

    Claude ESTEBAN, Étranger devant la porte I Variations, Léo Scheer, 2001

     

     

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