... le goût de l'herbe, le plongeon entre les cuisses d'un livre vont disparaître aussi
certainement que les glaces de Norvège, les névés, les Néva...
Guy GOFFETTE, Un manteau de fortune, Poésie-Gallimard, 2001
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... le goût de l'herbe, le plongeon entre les cuisses d'un livre vont disparaître aussi
certainement que les glaces de Norvège, les névés, les Néva...
Guy GOFFETTE, Un manteau de fortune, Poésie-Gallimard, 2001
J'ai quitté une terre, qui n'était pas la mienne, pour une autre qui, non plus, ne l'est pas. Je me suis réfugié dans un vocable d'encre, ayant le livre pour espace.
Edmond JABÈS, Un étranger avec, sous le bras, un livre de petit format, Gallimard, 1991.
livre
des commencements
devenu Livre
des commandements
homme
devenu charbonnier
J'ai refermé, sans le finir, mon livre. Qu'importent les mots clairs ? Toutes les phrases lues parlaient d'un soleil immobile. Je n'ai pas vu l'ombre s'accroître sur le mur.
Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit (1967 - 1992), Gallimard, 2006
livre refermé
la porte d'un train
un visage
resté à quai
dans les brumes
comme dans le Livre
ne pas lire
interpréter
rameau
sorti des eaux
de ciel en ciel
jusqu'à la main de l'homme
livre incréé
dans le sac
la pensée étouffe
Par la lecture et l'interprétation, le "devenir-texte" est tout autant un "devenir-homme". L'interprétation ne vient pas répéter le sens, mais le mettre en mouvement. Évitant toute emprise radicale, la main ne se referme pas sur le livre pour en faire un manuel. Le temps de la lecture-interprétation n'est jamais le main-tenant mortifère qui annulerait le devenir. Le rapport au livre ne peut être une "textolâtrie".
Marc-Alain OUAKNIN, Invitation au Talmud, Champs Essais, 2008.