sans objet
ni sujet
ni rose
ni moi
poésie
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sans objet
ni sujet
ni rose
ni moi
poésie
Un pétale qui tombe
et la douceur du mot
soleil
sont là sur cette table,
tout
a recommencé sans moi, sans
que je sache
où le sang a jailli, comme
s'il faisait jour
très loin, dans le dehors.
Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006
Hommage aux Upanishads
Sentir qu'on est Quelqu'un
Equivaut à conduire
Son propre corbillard en quelque sorte -
La destination est claire.
Je ne veux pas être
la peau du fruit
Ni la chair
Ni même la graine,
Qui ne ferait que devenir un autre
Fruit bien portant
Le secret celé à l'intérieur de la graine
Devient mon besoin, et ainsi,
Je me réduis au néant
A l'intérieur de la graine.
Au début il fait froid,
Je frissonne,
Plus tard arrive une touche de vérité,
Un ferment dans les ténèbres,
Et enfin une lumière qui agace.
Pour l'heure c'est assez
Que je sois libre
D'être le Moi en qui je suis,
Qui n'est pas Quelqu'un -
Pas, en tout cas,
L'ego mortel,
Mais l'oeil de l'oeil
Qui s'efforce de voir.
Nissim EZECHIEL, L'homme inachevé, trad. Emmanuel Moses, Buchet Chastel, 2007
abstraction
du moi
abandon
des couleurs
sortie du cadre
pointillés
je
haussé du col
et moi
gonflé comme un bœuf
étranglé
sous le joug
je suis je, droit comme un je, et assis je serais frappé d’immobilité et couché je serais péchant, ou humilié, malade et mort peut-être
levé tôt ou non, pour gagner mon avenir, j’appartiens à la verticalité (l’évolution l’exige) et dressé je suis indomptable
comme à force de sève, d’un passé d’ombre étendue, le fût du frêne s’élève, à son futur de lumière