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Sur la peau de chagrin du monde
tout court à sa perte et souvent en douceur,
comme si le néant était un champ de fleurs,
une errance chuchotée par une nuit déserte.
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André VELTER, Séduire l'univers, Gallimard, 2021
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Sur la peau de chagrin du monde
tout court à sa perte et souvent en douceur,
comme si le néant était un champ de fleurs,
une errance chuchotée par une nuit déserte.
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André VELTER, Séduire l'univers, Gallimard, 2021
Hommage aux Upanishads
Sentir qu'on est Quelqu'un
Equivaut à conduire
Son propre corbillard en quelque sorte -
La destination est claire.
Je ne veux pas être
la peau du fruit
Ni la chair
Ni même la graine,
Qui ne ferait que devenir un autre
Fruit bien portant
Le secret celé à l'intérieur de la graine
Devient mon besoin, et ainsi,
Je me réduis au néant
A l'intérieur de la graine.
Au début il fait froid,
Je frissonne,
Plus tard arrive une touche de vérité,
Un ferment dans les ténèbres,
Et enfin une lumière qui agace.
Pour l'heure c'est assez
Que je sois libre
D'être le Moi en qui je suis,
Qui n'est pas Quelqu'un -
Pas, en tout cas,
L'ego mortel,
Mais l'oeil de l'oeil
Qui s'efforce de voir.
Nissim EZECHIEL, L'homme inachevé, trad. Emmanuel Moses, Buchet Chastel, 2007
Facture
Qu'il fera bon vivre lorsque nous serons morts
que nous reposerons
dans je ne sais quel trou du vieux Cosmos
bien refroidi
bien étendu
dans la noire volonté de n'être plus
avec la pierre du silence absolu
posée sur notre langue
qu'il ne faudra plus jamais retourner
sept fois dans notre bouche
pour dire ou ne pas dire la vérité acquise
puisque la notion de vérité
n'emportera plus de signification
que tous les dieux auront cessé d'être le verbe
que l'épine plantée jadis dans notre coeur
n'entraînera plus le moindre cri
capable de troubler encore
la présence du néant
Achille CHAVÉE, De vie et mort naturelle, Montbliard, 1960
Pour ce Mardi-Gras, portons un masque.
Mortuaire.
Épitaphe
Quand je remettrai mon ardoise au néant
un de ces prochains jours,
il ne me ricanera pas à la gueule.
Mes chiffres ne sont pas faux,
ils font un zéro pur.
Viens mon fils, dira-t-il de ses dents froides,
dans le sein dont tu es digne.
Je m'étendrai dans sa douceur.
André FRÉNAUD, Les Rois mages, 1938.
Refermé sur lui-même
le zéro est infini
Néant sans tache
sans couleur
secret et invisible
comme un organe génital
le zéro existe
et fait exister
Anise Koltz, Béni soit le serpent, éditions Phi, 2004.
Et courage ! Parce qu'il y a le zéro, bientôt il y aura + 5 et même + 10 degrés Celsius !