...
Sur la peau de chagrin du monde
tout court à sa perte et souvent en douceur,
comme si le néant était un champ de fleurs,
une errance chuchotée par une nuit déserte.
...
André VELTER, Séduire l'univers, Gallimard, 2021
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
...
Sur la peau de chagrin du monde
tout court à sa perte et souvent en douceur,
comme si le néant était un champ de fleurs,
une errance chuchotée par une nuit déserte.
...
André VELTER, Séduire l'univers, Gallimard, 2021
œuvre
à recevoir
du monde
pour lui rendre
en morceaux
minuscules
À trop vouloir démonter les statues, on tombe sur des cœurs qui bougent à peine.
On devrait suivre le bonheur de plus près et ne retenir du monde que ses grands titres.
Isabelle PINÇON, C'est curieux, Cheyne, 1995
que faire d'un monde qu'on ne dit pas
dont nul n'a su ne sait rien dire, rien
pas un détail, pas une occurrence particulière accrochée à une description
un monde d'une généralité si extrême
que l'unique, le sans répétition, y est abrogé
dès l'instant que personne ne peut comprendre
dont personne dans sa bouche ne sait que faire
contourner ce dire, l'expulser d'une syllabe
le cracher avec dégoût
un monde d'une imprécision abominable
avec lequel je dois vivre
à qui je dois, incessant, le regard ?
Jacques ROUBAUD, La pluralité des mondes de Lewis, Gallimard, 1981
immonde
ce qui n'est plus monde
et pire
sa propre mort
de l'intérieur
tous sens interdits
Si seulement tu savais !
tout a changé - certains
pensent que le monde s’est écroulé
d’autres que s’est levé
le soleil du bonheur suprême
que sais-je ? seulement ceci : que le temps
a passé et que tu as hanté
mon esprit
m’est encore et toujours caché
ton savoir
l’art de la veine ouverte
Ingibjörg HARALDSDÓTTIR, Traduction Catherine Eyjolfison, Action Poétique n° 174 décembre 2003.
À l'heure où est diffusé ce poème, personne ne sait si le monde s'est écroulé ou si s'est levé le soleil du bonheur suprême...
...
Dieu est en colère contre moi
car je l'oblige toujours
à recréer le monde
du chaos, la lumière et le deuxième jour jusqu'à
l'homme, et puis retour au commencement.
Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.
Si la source est un œil, j'échappe à la vue de qui je suis né, et chaque chose du monde devient éloignement
Si l'œil est une source, voyant le monde je suffis à l'engendrer, et chaque chose du monde se résoud en larmes
La source nous mène jusqu'aux lointains salés ; l'œil enfante dans les douleurs