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je

  • COL

    tête,

     

    je

    haussé du col

     

    et moi

    gonflé comme un bœuf

     

    étranglé

    sous le joug

     

     

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  • Zéno BIANU : le "JE" de COLTRANE

    où suis-je

    où ne suis-je pas

    où ai-je déjà traversé

    ces cascades où volent des éclats de jade

    les jours de grande chaleur

    où ai-je écouté cette mélancolie

    qui porte encore en elle

    l'impact des diamants

    taillés autrefois par les étoiles

    où ai-je éprouvé

    ce foudroiement silencieux

    j'ai tout oublié

    je file comme un bolide

    par une voie abandonnée

    à côté du temps

     

    Zéno BIANU, John Coltrane (méditation), Le castor Astral, 2012.

    coltrane,zeno bianu,

    L'omniprésence du "je" rappelle jusqu'à l'obsession la forme de ce saxophone ténor au jeu tellement  "à côté du temps".

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  • JE N'AIME pas le ROMAN


    La gestion romanesque du je m'ennuie ; je n'ai jamais compris qu'on en fasse tant cas. Culte étroit et monotone d'une grammaire anecdotique de l'être !  Pour ma part, je préfère jouer à des je dangereux, suivre le premier ange qui passe, lui soutirer quelque vertige, aller avec lui jusqu'au bout de mes mots et lorsqu'il m'est enfin poussé des ailes, revenir du plus loin de moi-même, revenir de toutes parts, comme si les choses se retournaient en moi vers leur axe théâtral, comme si, à travers moi, l'univers se penchait sur lui-même pour susurrer la chanson vraie de cet boucle folle dont il s'émut un jour.


    Christian MONGINOT, Le Livre de la stupeur et du vertige, Poésie-Première n° 44.



     

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