lanières pourpres
sur le crépuscule
cinglements
des martinets
le sang
sous l'été
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lanières pourpres
sur le crépuscule
cinglements
des martinets
le sang
sous l'été
L'énigme de l'été toujours insoluble :
le puzzle au complet ou presque, les montagnes
exactement emboîtées dans le ciel
comme le coin des toits, les prés sous les sapins
- et nous en dehors. Nous attendons les pluies
l'automne qui bientôt mélangera les pièces
pour recommencer, cherchant notre place
dans le vague dessin de l'année future
d'où notre ombre s'absente avec le soleil.
Jean-Pierre LEMAIRE, Le pays derrière les larmes, Poésie-Gallimard, 2016.
surplus de lumière
sous le dard de l'été
ivre mort
jusqu'à aveugle-né
l’être passé dans le mot été
vide d’être
ce vide est d’être là
en ville ouvrant son coeur
la vacance des squares
en ville dépliant une fois
la dernière soie blessée
sous les couteaux vibrants de la lumière
l’encore intensité juste avant qu’elle casse
la corde tendue d’un désir funambule
vérité de l’été à peine plus sévère
quand le temps s’adoucit
dans la mousse des larmes
le jour tiède oubliant
l’amour qui fut ici
comme un soleil splendide
et seul
l’être passé dans le mot menait l’été
vers l’hiver
Martine BRODA, Action Poétique n° 69, avril 1977.
Énoncer un nouveau théorème : Un ciel sans nuage c'est déjà un ciel avec le mot nuage.
Bernard CHAMBAZ, Été, Flammarion, 2005.
Mimétique
Personne ne s'en rendait compte, et tu t'en allais.
Tu t'es incarné dans le départ
autre, entraînant,
de l'été.
Tu faisais comme faisait le temps :
rapetissant comme rapetisse le jour,
te décolorant comme les arbres
se décolorent. Tu suivais,
sans être vue, des caravanes de paysages,
qui lentement roulaient vers une autre face.
Et nous disions elle s'en va la belle saison.
...
Kiki DIMOULA, Le peu du monde, 1971,
Poésie-Gallimard, 2010, Trad. Michel Volkovitch.
retouche à la grange
au seuil du prince été faraud
reste une odeur de toile et gros sabots
ici l'ombre a le goût de la galette à fève
et ces belles allongées dans le foin des rêves
Daniel BOULANGER, Vestiaire des anges, Grasset, 2012.
Été
Saison brûlée
saison du participe passé
qui nourrit sa mélancolie de son nom
Temps du sable en repos
du calendrier retourné
au mur jauni de la cuisine
avec déjà Noël pour horizon