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été

  • MOISSONS

    coquelicot,été,

     

    Moissons faites
    l'été peut peser
    comme un passé le vent s'est éteint
    et pour emporter quoi ?
    La terre a jauni
    sa musique est immobile
    ses effluves figés dans un rectangle bistre

    C'est le temps des greniers
    on y cultive la sécheresse

    L'âme est sous couvercle
    dans la vapeur des jours
    où les désirs étouffent

     

     

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  • Claude ESTEBAN en ÉTÉ

    jaune,bleu,été,céramique,

     

    Dans le dedans de l'été, il y a comme un noyau nocturne qui résiste. Un bloc de froid. Vous l'ignorez, vous qui passez trop vite. Vous vivez alentour. Vos yeux s'attachent aux reliefs dociles. Le soleil vous aveuglera. Il déjouera vos plans, vos promesses. Vous pourrirez contre la paille, avec vos fruits. Vous retournerez à la terre qui vous répugne. Vous serez ce morceau de gel qui dure dans un trou.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit (1967 - 1992), Gallimard, 2006

     

     

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  • JE MOURRAI

    pierre,houx,été,

     

    Me moriré en París con aguacero *

    Je mourrai à Paris par un jour de pluie **

     

    Je mourrai dans ma chambre un matin de framboises

    Je mourrai près des miens, mon souvenir leur faisant une rosée

    Je mourrai à ma fenêtre où sourira la St Jean

    Je mourrai au passage d'une jeunesse le menton pointé vers l'été

     

    * Cesar VALLEJO, Poèmes humains

    ** trad. Fr. Maspero, Seuil, 2011

     

     

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  • CRÉPUSCULE

    crépuscule,pourpre,été,

     

    lanières pourpres

    sur le crépuscule

     

    cinglements

    des martinets

     

    le sang

    sous l'été

     

     

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  • Jean-Pierre LEMAIRE : DÉJÀ l'ÉTÉ

    rouge,puzzle,

     

    L'énigme de l'été toujours insoluble :

    le puzzle au complet ou presque, les montagnes

    exactement emboîtées dans le ciel

    comme le coin des toits, les prés sous les sapins

    - et nous en dehors. Nous attendons les pluies

    l'automne qui bientôt mélangera les pièces

    pour recommencer, cherchant notre place

    dans le vague dessin de l'année future

    d'où notre ombre s'absente avec le soleil.

     

    Jean-Pierre LEMAIRE, Le pays derrière les larmes, Poésie-Gallimard, 2016.

     

     

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  • ÉTÉ

     

    surplus de lumière

    sous le dard de l'été

     

    ivre mort

     

    jusqu'à aveugle-né

     

     

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  • L'ÊTRE PASSÉ de MARTINE BRODA

    vignes,été,

     

    l’être passé dans le mot été

    vide d’être

     

    ce vide est d’être là

    en ville ouvrant son coeur

    la vacance des squares

     

    en ville dépliant une fois

    la dernière soie blessée

    sous les couteaux vibrants de la lumière

    l’encore intensité juste avant qu’elle casse

    la corde tendue d’un désir funambule

     

    vérité de l’été à peine plus sévère

    quand le temps s’adoucit

    dans la mousse des larmes

    le jour tiède oubliant

    l’amour qui fut ici

    comme un soleil splendide

    et seul

     

    l’être passé dans le mot menait l’été

    vers l’hiver

     

     

    Martine BRODA, Action Poétique n° 69, avril 1977.

     

     

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  • Le THÉORÈME de Bernard CHAMBAZ

    ciel,

    Énoncer un nouveau théorème : Un ciel sans nuage c'est déjà un ciel avec le mot nuage.

     

    Bernard CHAMBAZ, Été, Flammarion, 2005.

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