l’être passé dans le mot été
vide d’être
ce vide est d’être là
en ville ouvrant son coeur
la vacance des squares
en ville dépliant une fois
la dernière soie blessée
sous les couteaux vibrants de la lumière
l’encore intensité juste avant qu’elle casse
la corde tendue d’un désir funambule
vérité de l’été à peine plus sévère
quand le temps s’adoucit
dans la mousse des larmes
le jour tiède oubliant
l’amour qui fut ici
comme un soleil splendide
et seul
l’être passé dans le mot menait l’été
vers l’hiver
Martine BRODA, Action Poétique n° 69, avril 1977.