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été - Page 2

  • Kiki DIMOULA : ELLE S'EN VA la BELLE SAISON

    sauterelle,été,

    Mimétique

     

    Personne ne s'en rendait compte, et tu t'en allais.

    Tu t'es incarné dans le départ

    autre, entraînant,

    de l'été.

    Tu faisais comme faisait le temps :

    rapetissant comme rapetisse le jour,

    te décolorant comme les arbres

    se décolorent. Tu suivais,

    sans être vue, des caravanes de paysages,

    qui lentement roulaient vers une autre face.

    Et nous disions elle s'en va la belle saison.

    ...

     

    Kiki DIMOULA, Le peu du monde, 1971,
    Poésie-Gallimard, 2010, Trad. Michel Volkovitch.

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  • Daniel BOULANGER au FOIN et à la GRANGE

    retouche à la grange
     

    au seuil du prince été faraud

    reste une odeur de toile et gros sabots

    ici l'ombre a le goût de la galette à fève
     

    et ces belles allongées dans le foin des rêves

    Daniel BOULANGER, Vestiaire des anges, Grasset, 2012.



    grange,

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  • CONGÉS d'ÉTÉ

    Été

     

    Saison brûlée

    saison du participe passé

    qui nourrit sa mélancolie de son nom

    Temps du sable en repos

    du calendrier retourné

    au mur jauni de la cuisine

    avec déjà Noël pour horizon

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  • Robert MOMEUX : PLEIN ÉTÉ

     

     

    Complies de la patience

     

    Des enfants courent s'impatientent

    Ne se résignent pas aux heures mesurées

    Et veulent que le jour dure un peu encore

    Et voilà qu'on se prend à rêver

    À la hâte du temps à l'automne aux vendanges

    Aux ombres qui s'allongent sur le pré

    On dit la saison déjà est bien avancée

    Alors que l'été est encore à son plein

    Et que le beau temps traîne en longueur

    Dans la résignation des couchants somptueux

    Pleins de frissons et de rumeurs

     

    Robert MOMEUX, Lanterne Sourde, Potentille, 2008.

     

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  • Daniel BOULANGER : SORTIR du PETRIN

     

    Fatigué d'attendre l'été ? Assommé par les rumeurs de la Coupe du Monde ? Daniel BOULANGER vous invite en vacances.

    Et si vous êtes réfractaire à la poésie, il a l'élégance de circonscrire son propos dans un vers unique :

     

    retouche aux vacances

    quelques heures en îles sur le temps

     

    in L'Esplanade, Grasset, 2010.

     

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  • Jacques ANCET : LONG sur l'ÉTÉ


    Jacques ANCET raconte en vingt-quatre poèmes « Vingt-quatre heures, l'été » (Ed.Lettres vives, 2000).

    Ceux pour qui les vacances sont un moyen de porter attention à ce qui flotte dans l'air de l'été en retrouveront peut-être ici un bon parfum :



    Vingt-deux heures



    Dix heures. Les chiens aboient

    comme si on entendait

    l'envers brutal du silence.

    Comme si montait de la terre

    une violence de voix

    acharnée à mettre en pièces

    le calme à peine conquis

    des la nuit. De temps à autre

    ils se taisent et c'est, sans fin,

    un clignotement muet,

    un bourdonnement de bouches,

    quelque chose comme des

    lèvres entrouvertes, des mots

    sans suite qui s'éparpillent.

    Et puis les cris recommencent.

    Ils disent l'heure des dents,

    la salive, la brûlure,

    le noir qui s'est mis à luire,

    une obscure transaction

    de racines et de ténèbres,

    l'invisible connivence

    de l'étoile et du charbon.


     

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  • Le BOULANGER et la CHALEUR

     

    Si l'Assomption est une désincarnation de la Vierge, la torpeur quant à elle s'incarne à la perfection dans le 15 août...


    Retouche à la torpeur


    l'empereur a passé la revue des fenêtres

    et dort et son cheval sous lui

    leur bronze écrase la grand-place


    dans l'été vide

    le silence en point d'orgue

    a pris l'emblème d'un heurtoir de cuivre


    Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008.


     

     

     

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  • Un PETIT AIR de VACANCES


    retouche à l'été


    la mer dort sur le ventre

    un cap serre le poing

    et tient le ciel en éventail


    Daniel BOULANGER (Fenêtre Mon Navire, Grasset 2008)



     

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