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enfants

  • ENFANTS

    enfants,déguisements,

     

    le coin des enfants

    préservé des bémols

     

    sans aucune touche de noir

    le jardin rit

    dans les aigus

     

     

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  • נַּחַל : le FLEUVE-HÉRITAGE

    fleuve,eaux,

     

    Toujours les eaux grossissent,
    on ne sait les imaginer s'amenuisant ;
    où serait le progrès ?

    d'autres eaux passeront,
    où se baigner et s'abreuver,
    présent pour nos enfants


    puis à ceux d'autres lits,
    gouttes imperceptibles,
    dans les langes d'un aval de brume

     

     

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  • Lorand GASPAR : PAS LE BOUT

    roue,charrette,

     

    J'ai huit ans et il me semble que toute la population du pays, hommes, femmes, enfants, vieillards est sur les routes. Des enfants surtout, des enfants dont personne n'écoute les questions, qu'on bouscule et qui ont des grands yeux ahuris, vides de fatigue et de faim. Des femmes enceintes avec des nourrissons sur les bras, en marche ou assises, éreintées, hagardes. Des coups de fusils, des salves de mitraillettes, des explosions dans la nuit, sur les visages, la lumière inquiète d'un incendie. Ces routes n'ont pas l'air d'avoir de fin, d'aboutir quelque part. Ces colonnes de gens, de charrettes en désordre, je n'en vois pas le bout.

    Lorand GASPAR, Égée Judée, Poésie-Gallimard,1980.

     

     

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  • Le PRINTEMPS de Christophe JUBIEN

    L'automne, les chrysanthèmes... on ne pouvait pas imaginer pour aujourd'hui une note plus décalée :

    Fausse alerte

    On marche dans la rue

    et c'est dans l'air

    quelque chose

    l'onction d'une douceur

    une invite

    un changement

    qui appelle un changement

    Les primevères et les narcisses

    les hirondelles ont répondu

    mais trois enfants

    en ont frappé un quatrième

    si bien que je ne sais plus.

    Christophe JUBIEN, Miroitement sur terre de la petite flaque d'eau, Donne à Voir, 2013.

    cerisier,printemps,

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  • De QUOI Jan BAETENS EST-IL le GOÛT ?

     

     

    Avant le passage à l'heure d'hiver, un dernier petit tour chez le glacier :

     

     

    Le glacier

     

    Le goût d'un sorbet

    Comme à une rose

    Est le nom

    Qu'on lui donne.

     

    Le goût d'un nom

    Est celui des choses qu'il désigne.

    Est celui de la chose

    Qu'il est.

     

    Les glaces qu'ils aiment,

    Les enfants habillés de rose

    Les montrent

    du doigt.

     

    Jan BAETENS, Cent fois sur le métier, Les impressions nouvelles, 2008.



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  • Robert MOMEUX : PLEIN ÉTÉ

     

     

    Complies de la patience

     

    Des enfants courent s'impatientent

    Ne se résignent pas aux heures mesurées

    Et veulent que le jour dure un peu encore

    Et voilà qu'on se prend à rêver

    À la hâte du temps à l'automne aux vendanges

    Aux ombres qui s'allongent sur le pré

    On dit la saison déjà est bien avancée

    Alors que l'été est encore à son plein

    Et que le beau temps traîne en longueur

    Dans la résignation des couchants somptueux

    Pleins de frissons et de rumeurs

     

    Robert MOMEUX, Lanterne Sourde, Potentille, 2008.

     

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  • IL n'y a QU'à ECRIRE

    "Enfants, nous étions peintre, modeleur, botaniste, sculpteur, architecte, chasseur, explorateur. De tout cela qu’est-il devenu?
    Il y a cependant un moyen, au centre même de la maturité, de retrouver ces possibilités perdues. [...] Ce moyen, c’est la littérature.
    Il n’y a qu’à écrire l’œuvre peinte ; il n’y a qu’à écrire la statue.
    La plume à la main - si seulement nous voulons être sincères - nous retrouvons tous les pouvoirs de la jeunesse, nous revivons ces pouvoirs comme ils étaient, dans leur naïve confiance, avec leurs joies rapides, schématiques, sûrs. Par le biais de l’imagination littéraire, tous les arts sont nôtres."

    Gaston BACHELARD, joignant le geste à la parole (la beauté du geste au vin de la parole), a ainsi bâti son oeuvre, convoquant les quatre Eléments, les Arts, les Philosophes, au service d'une pensée simple et gratifiante, comme un carré de courgettes.

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