elle
écrit
façon de multiplier
la réalité elle
suggère
quête son double
la pensée même
demande
les fenêtres
Michaël GLÜCK, l'imaginaire & matières du seuil, cadex éditions, 1996
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elle
écrit
façon de multiplier
la réalité elle
suggère
quête son double
la pensée même
demande
les fenêtres
Michaël GLÜCK, l'imaginaire & matières du seuil, cadex éditions, 1996
J'ai trouvé. Je suis un solitaire.
Écrire est pour m'en sortir.
J'observe mes confrères. Ils ne sont pas solitaires.
Ils écrivent pour s'en entrer.
C'est enfin clair.
Jacques JOUET, Dos, pensée (poème), revenant, POL, 2019
ne pas vivre
pour écrire
devenir le chouca
de sa propre chair
métamorphose
Écrire c'est donner du sens à la souffrance
(Alejandra PIZARNIK, Atelier fiction)
Écrire c'est prendre du temps à l'immédiat
Écrire c'est offrir de sa langue à l'étranger
Écrire c'est retirer de l'utile à sa vie
Écrire c'est rendre sa méditation au monde
Naître c'est troquer l'apesanteur contre la souffrance
Dormir c'est ne plus prêter l'oreille à la souffrance
Aimer c'est faire toucher les épaules à la souffrance
Mûrir c'est se réconcilier avec la souffrance
... il se sentit pauvre et minuscule dans le fracas sismiques des applaudissements qu'il approuvait dans l'ombre en pensant madre mía Bendicion Alvarado ça c'est un défilé, ce n'est pas comme ces parades minables qu'ils m'organisent ici, il se sentit diminué et seul, oppressé par la somnolence les moustiques les colonnes barbouillées d'or le velours fané de la loge d'honneur, merde alors, comment est-il possible que cet Indien puisse écrire une chose aussi belle avec la main qui lui sert à se torcher le cul, se disait-il, si excité par la révélation de la beauté écrite qu'il traînait ses grandes pattes d'éléphants captifs au rythme des coups martiaux des timbaliers, ...
Gabriel GARCIA MARQUEZ, L'automne du Patriarche, trad. Cl. Coufon, Grasset, 1976
de quoi écrire
autrefois
dans les cafés
rien à écrire
aujourd'hui
de quoi gratter
...
pourquoi écrire
pour dire
exactement
ce qu'on voulait dire
avant de commencer
...
Raymond FEDERMAN, Coups de pompes, Le mot et le reste, 2007
...
On garde son carnet et son stylo ouverts.
- Vous notez vos mémoires ?
Écrire est ridicule. Si on écrit on fait ses comptes, ceux du marché, du mois.
Mais pas ceux de sa vie.
On continue quand même à aligner ses chiffres, c'est-à-dire ses lettres.
On paraît moins vivant, on s'enfonce loin d'eux, qui sont dehors, à la surface, qui tiennent le bon bout de cette suite d'actes.
On extrait des fragments d'une suite, au hasard.
En vérité pas au hasard.
On les dispose, on les essaie, on les attache.
Jusqu'à ce qu'à son tour on tienne le bon bout.
Jusqu'à ce qu'à leur tour ils tiennent bien ensemble.
Marie ÉTIENNE, Roi des cent cavaliers, Flammarion, 2002.