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noir

  • NOIR

    rempart,pierre,meurtrière,

     

    Et l'on dit ce pays noir, de l'ombre du nombre de ses noyers qui aurait triomphé d'une pierre de lumière
    on y a mangé son poing, avant le goût des boyaux par où descendre grottes et rivières jusqu'aux foies des oies
    avant que le paysan n'émigre aux contrées étrangères aux vies de château, à portée d'arbalète mais si fugaces
    Un barrage plane en milan, prémédite l'homicide par trop-plein et noyade sous le bras d'une amazone
    meurtrière à couper le souffle puis le rendre au centuple pour offrir les alvéoles nécessaires au malheureux médusé
    et tout le bourdonnement de la vie à s'écouler de ce sein démesuré taillé dans le bois d'un renne

     

     

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  • Bernard NOËL chez ROTHKO

    chapelles,cathédrale,noir,

     

    ...

    entrée gratuite à la chapelle Rothko

    petit magasin de silence et d'oubli

    où la vue s'avive à fixer des surfaces

    reflétant ce qui remue au fond du corps

    le noir est la seule couleur intérieure

    et le seul savoir est d'en faire une porte

     

    Bernard NOËL, Le reste du voyage, POL, 1997

     

     

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  • ENFANTS

    enfants,déguisements,

     

    le coin des enfants

    préservé des bémols

     

    sans aucune touche de noir

    le jardin rit

    dans les aigus

     

     

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  • Léopold SEDAR SENGHOR à NEW-YORK


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    À New York

     

    New York ! je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang

    Qu'il dérouille tes articulations d'acier, comme une huile de vie

    Qu'il donne à tes ponts la courbe des croupes et la souplesse des lianes.

    Voici revenir les temps très anciens, l'unité retrouvée la réconciliation du Lion, du Taureau et de l'Arbre

    L'idée liée à l'acte l'oreille au cœur le signe au sens.

    Voilà tes fleuves bruissants de caïmans musqués et de

    lamantins aux yeux de mirages. Et nul besoin d'inventer les Sirènes.

    Mais il suffit d'ouvrir les yeux à l'arc-en-ciel d'Avril

    Et les oreilles, surtout les oreilles à Dieu qui d'un rire de saxophone créa le ciel et la terre en six jours.

    Et le septième jour, il dormit du grand sommeil nègre.

     

    Léopold SEDAR SENGHOR, Ethiopiques, Seuil, 1956

     

     

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  • NUIT NOIRE


    La nuit prochaine sera sans lune.

    Un poème de circonstance, donc :


    Noir


    Parfois des choses

    À l'étale de la nuit

    Sont reprises par l'avide attraction


    La chute est limitée

    Le plancher résiste


    Mais du puits de l'enfance

    Tu remontes un seau de peur


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


     

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