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nuit

  • Gérard TITUS-CARMEL de NUIT

    cave,nuit,confusion,

     

    à ce jeu nous deviendrons

    ténèbres et fougères

          au bord du talus

     

    nous entretiendrons la confusion

    mêlerons nos branches

     

    et ce désordre nouveau

    nous enchevêtrera plus encore

     

    alors de belle qu'elle fut

          la nuit se fera cave

     

    au plus profond

    de nous

     

    Gérard TITUS-CARMEL, Travaux de fouille et d'oubli, Champ Vallon, 1999

     

     

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  • Guy GOFFETTE dans la NUIT

    nuit,le mans,insomnie,

     

    ...

    quand la nuit dans la nuit

     

    se tourne et retourne sans trouver

    une pierre pour sa tête, un os

     

    pour calmer ses chiens, les mots

    bonheur, éden, azur, azur

     

    ne sont plus que cailloux,

    ronces où la langue se blesse

     

    et chardons dans le jardin

    du cœur (quand ce n'est pas déjà

     

    la poutre et la corde pour celui

    qui a baissé les bras trop vite

     

    devant l'inaccessible, cet amour

    sans cesse trahi, la beauté

     

    promise à tous, et qui recule

    jour après jour comme l'horizon,

     

    et le corps à mesure se délite

    qui connaît l'insupportable

     

    final du morceau : cadavre

    et pourriture parmi les roses)

     

    Guy GOFFETTE, Un manteau de fortune, Poésie-Gallimard, 2001

     

     

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  • Lorand GASPAR dans la LUMIÈRE

    vitrail,lumière,nuit,

     

    Dieu comme l'air est doux au toucher

    Comme la lumière est bonne à voir

    Et comme elle m'enveloppe

    Tendrement, impitoyablement

    La nuit -

     

    Non, non n'étanchez jamais la soif

    de porter l'obscur vers plus de lumière

    d'y voir, d'y toucher d'y entendre mieux,

    laissez-moi ouverte à jamais la porte

    où respirent ensemble dedans et dehors -

     

    et qu'y a-t-il de plus clair pour l'esprit

    que de s'ouvrir sur l'inimaginable

     

    que tout ce que j'ignore et le peu que

    je comprends soient un et innombrable

     

    que sans tous ces corps et herbes bougés

    par la même montée de sèves

    de vents de lueurs dans l'œil, dans la main

    je n'aurais jamais rien pensé -

     

    ni senti le jasmin dans la nuit.

     

    Lorand GASPAR, Patmos et autres poèmes, NRF Gallimard, 2001

     

     

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  • Alain GHEERBRANT sous la NUIT

    nuages,stratus,nuit,

     

    ...

    La nuit de radium et de gingembre couvre les pôles de fourrure et l'équateur de sang et lance aux métaux de la lune et des étoiles des messages de fourrure et de sang.

     

    Alain GHEERBRANT, L'homme troué, Sabine Wespieser, 2010

     

     

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  • Lorand GASPAR dans la NUIT

    carrelage,lueur,noir,

     

    ...

    La nuit est de mâchefer, inerte, les vitres sont aveugles. Pourtant de grands arbres bougent dans la pensée, peut-être des eaux. Je me dis qu'il doit y avoir, aussi pauvre et dérisoire qu'elle soit, une lueur quelque part pour juger de ce noir, pour que je puisse le percevoir. Une lueur qui cherche les mots, le pain des mots.

     

    Lorand GASPAR, Egée, Judée, Gallimard, 1980

     

     

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  • NÉONS

     

    nuit,néon,

     

    contre la nuit

    les néons

     

    contre la pluie

    les cafés

     

    mieux qu'une prairie

    l'asphalte

     

     

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  • NUIT

    tamaris,givre,gel,

     

    Quiétude ébréchée

    quand vient l'aiguille de quatre heures

    piquer ma nuit de ses phares

    tiquer la paupière de mes forêts

     

    Dans quels pas

    mes pas ?

     

    Toutes les traces se mêlent

    fondues dans la somme des vies

    Elles brouillent mon flair

    et dans la frondaison moite des regards

    affolent mon pied

     

    Par quels sentiers

    mon avenir ?

     

    Demain est déjà happé

    dans le tourbillon de l'immédiat

    sous un âge empesé de neige grise

     

     

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  • RUSE

    noir,blanc,marbre,

     

    La nuit me détisse

    efface mes muscles

    à ma proue embrume la figure

    rabaisse jusque dans la vase le menton

    au rivage d'inutiles colonnes

     

    réponse de ma ruse aux assauts des journées

    qui prétendent bander mes fibres

    et sectionnent mes tendons

    resserrent mes cellules

    à les geler d'immédiat

     

    La nuit me déprend

    me libère du bruit

    des roues, de leurs dents, de leurs chaînes

    de tout l'affolement circulaire

    des aiguilles

     

     

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