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nuit - Page 2

  • NUIT

    tamaris,givre,gel,

     

    Quiétude ébréchée

    quand vient l'aiguille de quatre heures

    piquer ma nuit de ses phares

    tiquer la paupière de mes forêts

     

    Dans quels pas

    mes pas ?

     

    Toutes les traces se mêlent

    fondues dans la somme des vies

    Elles brouillent mon flair

    et dans la frondaison moite des regards

    affolent mon pied

     

    Par quels sentiers

    mon avenir ?

     

    Demain est déjà happé

    dans le tourbillon de l'immédiat

    sous un âge empesé de neige grise

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Travaux domestiques ▶︎ 1 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • RUSE

    noir,blanc,marbre,

     

    La nuit me détisse

    efface mes muscles

    à ma proue embrume la figure

    rabaisse jusque dans la vase le menton

    au rivage d'inutiles colonnes

     

    réponse de ma ruse aux assauts des journées

    qui prétendent bander mes fibres

    et sectionnent mes tendons

    resserrent mes cellules

    à les geler d'immédiat

     

    La nuit me déprend

    me libère du bruit

    des roues, de leurs dents, de leurs chaînes

    de tout l'affolement circulaire

    des aiguilles

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Travaux domestiques ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • La LUNE selon Gisèle PRASSINOS

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    La nuit des chimères 2020, Le Mans

     

    Lune sans sel

    que chaque nuit défigure

    ou déporte le temps.

    Forteresse et colombe

    marbre évanescent

     

    la terre est invisible.

    Pour y croire

    se connaître vivant

    il n'y a que ton œil

    même occlu, en exil

    où dormir s'amarre.

     

    Gisèle PRASSINOS, Pour l'arrière saison, Belfond, 1979

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • TEMPS PERDU

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    Guy LIMONE, Jeux de balles, jeux de ballons, Musée de Tessé, 2020.

     

    Pas avec les poules, quel qu'en soit le sens, mais de bonne heure, après le dîner, commence mon temps perdu, où ne s'entrevoit plus qu'une perspective horizontale et immobile. Comme sur la paille, inapte à la recherche d'un aiguillon qui me mènerait à la page, à écrire ou seulement lire, pis que blanche, refermée, je laisse la nuit, de beurre rance, me fondre au noir. 
    Après le dîner.

     

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  • Sony LABOU TANSI dans la NUIT

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    C'était l'heure où les senteurs de la nuit commencent à dire aux humains que la vie est mince comme un cheveu.

     

    Sony LABOU TANSI, Le commencement des douleurs, Seuil, 1995

     

     

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  • Ludovic JANVIER la NUIT

    tissu,noir,blanc,

     

    Est-ce le jour que tu dors debout

    à raconter des histoires qui rôdent

    en compagnie de l'impossible à dire

    alors que la nuit sans pouvoir oublier

    paralysé par le trop tard

    tu sues d'angoisse en égrenant les heurs

    qui fabriquent le temps perdu

     

    en attendant que la clarté se fasse

    en attendant d'être avec les mots

    au pays du jour qui se lève

    en attendant la note juste

    en attendant

     

    Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006

     

     

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  • La LAINE selon Aaron SHABTAÏ

    laine,

     

    maintenant

    la saison de la laine

     

    palpable

    la nuit comme une masse

     

    Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987

     

     

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  • ÉPOPÉE

    épopée,homme,terre,

     

    L'épopée

     

     

     

    D'une neige de nuit monte un chant, parole à faire surgir des déserts où se chevaucheront les distiques en sauvages éternités, seront pillés les soleils de tous les suds, pour en féconder vierges et barbares croyances. Les herbes foulées repousseront ifs pour les guerriers d'âme noire ou bouleaux pour des sages assoiffés de couleur. Ciselé de lumière pure, un homme naîtra.

     

     

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