contre la nuit
les néons
contre la pluie
les cafés
mieux qu'une prairie
l'asphalte
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contre la nuit
les néons
contre la pluie
les cafés
mieux qu'une prairie
l'asphalte
Quiétude ébréchée
quand vient l'aiguille de quatre heures
piquer ma nuit de ses phares
tiquer la paupière de mes forêts
Dans quels pas
mes pas ?
Toutes les traces se mêlent
fondues dans la somme des vies
Elles brouillent mon flair
et dans la frondaison moite des regards
affolent mon pied
Par quels sentiers
mon avenir ?
Demain est déjà happé
dans le tourbillon de l'immédiat
sous un âge empesé de neige grise
La nuit me détisse
efface mes muscles
à ma proue embrume la figure
rabaisse jusque dans la vase le menton
au rivage d'inutiles colonnes
réponse de ma ruse aux assauts des journées
qui prétendent bander mes fibres
et sectionnent mes tendons
resserrent mes cellules
à les geler d'immédiat
La nuit me déprend
me libère du bruit
des roues, de leurs dents, de leurs chaînes
de tout l'affolement circulaire
des aiguilles
La nuit des chimères 2020, Le Mans
Lune sans sel
que chaque nuit défigure
ou déporte le temps.
Forteresse et colombe
marbre évanescent
la terre est invisible.
Pour y croire
se connaître vivant
il n'y a que ton œil
même occlu, en exil
où dormir s'amarre.
Gisèle PRASSINOS, Pour l'arrière saison, Belfond, 1979
Guy LIMONE, Jeux de balles, jeux de ballons, Musée de Tessé, 2020.
C'était l'heure où les senteurs de la nuit commencent à dire aux humains que la vie est mince comme un cheveu.
Sony LABOU TANSI, Le commencement des douleurs, Seuil, 1995
Est-ce le jour que tu dors debout
à raconter des histoires qui rôdent
en compagnie de l'impossible à dire
alors que la nuit sans pouvoir oublier
paralysé par le trop tard
tu sues d'angoisse en égrenant les heurs
qui fabriquent le temps perdu
en attendant que la clarté se fasse
en attendant d'être avec les mots
au pays du jour qui se lève
en attendant la note juste
en attendant
Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006
maintenant
la saison de la laine
palpable
la nuit comme une masse
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987