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ludovic janvier

  • Ludovic JANVIER la NUIT

    tissu,noir,blanc,

     

    Est-ce le jour que tu dors debout

    à raconter des histoires qui rôdent

    en compagnie de l'impossible à dire

    alors que la nuit sans pouvoir oublier

    paralysé par le trop tard

    tu sues d'angoisse en égrenant les heurs

    qui fabriquent le temps perdu

     

    en attendant que la clarté se fasse

    en attendant d'être avec les mots

    au pays du jour qui se lève

    en attendant la note juste

    en attendant

     

    Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006

     

     

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  • Ludovic JANVIER MARCHE

    pierres,marche,

     

    Accompagné par le ciel en marche

    les cheveux couchés dans le lit du vent

    la rivière lente à longer mes phrases

    un tracteur peinant dans ma direction

    le bois qui me lance tous ses oiseaux

    les mots qui me traînent ombre lente

    le moment bouge avec moi

     

    Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006

     

     

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  • La VIE selon Ludovic JANVIER

    lune,rêve,

     

    Notre vie ressemble à dormir

    on y rêve qu'il fait beau

    de temps à autre une peur

    casse tout de son orage

    sans rien faire nous attendons

    que la gloire nous couronne

    les jours passent rien ne vient

    mourir va nous laisser sans voix

    seul à seule avec la musique

    nos amours c'était la parole

     

    Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006

     

     

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  • Ludovic JANVIER CHANTE

    ombre,chanter,

     

    ...

    et que ça jazze ou rocke ou valse au ras de l'enragé

    qui cherche la saignée d'azur par où sortir

    lorsque je veux chanter ça n'est jamais tout à fait ça

    ma voix d'infirme court après la voix loin devant moi

    je suis le fredonneur têtu d'un air jamais fini

    un peu faux toujours (le vrai me reste dans la gorge)

    je suis le clown d'un récital inoubliable

    dont voici les paroles veuves et le bégaiement

     

    Ludovic JANVIER, Doucement avec l'ange, L'arbalète Gallimard, 2001.

     

     

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  • Ludovic JANVIER RESPIRE

    respirer,arbre,feuillage,

     

    On prend le temps de respirer toute la dormeuse

    mais sur une passante on se retourne déchiré

    d'un seul coup par ce sourire imprévisible

    surgi d'enfance en souvenir d'on ne sait quoi

    un sourire venu à fleur et resté comme une ombre

    offerte et retirée à tous les promeneurs

    ...

     

    Ludovic JANVIER, Doucement avec l'ange, L'arbalète Gallimard, 2001.

     

     

    Que 2020 vous soit riche de respiration, de passant(e)s et de sourire !

     

     

     

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  • Ludovic JANVIER à VENISE

    fenêtre,dentelle,alençon,

     

    ...

    et Venise ! c'est tous les jours ma fête à Venise

    où tous les ponts mènent à revoir

    la danse aux moires aux ocres aux brouillards

    et ces dentelles où penser glisse en barque

    ...

     

    Ludovic JANVIER, Doucement avec l'ange, L'arbalète Gallimard, 2001.

     

     

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  • Ludovic JANVIER : RIVIÈRE et SOLILOQUE

    rivière,barque,

     

    On se fait chier, au long des rivières. Les soliloques. Celui du marcheur qui longe l'eau, celui de la rivière inscrite là pour bouger sans bouger, image de l'éternel et de l'irréversible, cliché du destin jusqu'à l'insupportable. Aucune raison d'espérer face à la rivière et au long d'elle, c'est tout le contraire. Et pourtant son frayage accompagne l'aveu, emporte la rage, ouvre sur le futur, incite à une espèce d'abandon : "Des petits enfants étouffent des malédictions le long des rivières" (C'est du cher Arthur).

     

    Ludovic JANVIER, Des rivières plein la voix, L'arbalète Gallimard, 2004.

     

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  • Ludovic JANVIER : RIVIÈRE et RÊVERIE

    rivière,bleu,

     

    Ramuz écrit que la pensée remonte les fleuves. Qui les descend, c'est la rêverie.

    Sans doute quelque part un gourmand de rivière et de langue aura-t-il déjà dit que rivière et rêverie (presque anagramme et mieux qu'anagramme) sont comme les deux faces opposées d'un bruit semblable et qu'on aurait accolées pour jouer avec. Mises en regard pour se laisser descendre au fil du rêve.

     

    Ludovic JANVIER, Des rivières plein la voix, L'arbalète Gallimard, 2004.

     

     

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