Ramuz écrit que la pensée remonte les fleuves. Qui les descend, c'est la rêverie.
Sans doute quelque part un gourmand de rivière et de langue aura-t-il déjà dit que rivière et rêverie (presque anagramme et mieux qu'anagramme) sont comme les deux faces opposées d'un bruit semblable et qu'on aurait accolées pour jouer avec. Mises en regard pour se laisser descendre au fil du rêve.
Ludovic JANVIER, Des rivières plein la voix, L'arbalète Gallimard, 2004.