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percy bysshe shelley

  • La POÉSIE selon Percy BYSSHE SHELLEY

    vase,céramique,

     

    "L'esprit est à soi-même sa propre demeure, il peut faire en soi un Ciel de l'Enfer, un Enfer du Ciel" (Milton, Le Paradis perdu.) Mais la poésie triomphe de la malédiction qui nous condamne à être soumis au hasard des impressions qui nous entourent. Soit qu'elle déroule son rideau figuré, soit qu'elle retire le sombre voile de la vie du devant de la scène des choses, elle crée également pour nous un être au sein de notre être. Elle fait de nous les habitants d'un monde à l'égard duquel le monde familier est un chaos. Elle reproduit l'univers commun dont nous faisons partie et que nous percevons, et elle débarrasse notre vue intérieure de la couche de familiarité qui nous empêche de nous émerveiller de ce que nous sommes. Elle nous contraint à sentir ce que nous percevons et à imaginer ce que nous connaissons. Elle crée à neuf l'univers, une fois qu'il a été anéanti dans nos esprits à cause du retour d'impressions émoussées par la répétition. Elle justifie le mot audacieux et exact du Tasse : "non merita nome di creatore, se non Iddio ed il Poeta." (Personne ne mérite le nom de créateur, sinon Dieu et le Poète.)

     

    Percy BYSSHE SHELLEY, Défense de la poésie, 1822, in Habiter poétiquement le monde, Poesis, 2020

     

     

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