rameaux d'or
arbre
de foudre
sève répandue
muette
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rameaux d'or
arbre
de foudre
sève répandue
muette
...
Les cris s'arrêtent à cette frontière
plus de terre pour les maléfices
monde dégagé du monde
Sans mouvement, sans entreprise
à l'air on accède
intimement, profondément
Je manie l'arbre respirant, pulmonaire, élastique,
monture et j'en suis l'hôte et avec lui fais équipe
...
Henri MICHAUX, Chemins cherchés Chemins perdus Transgressions, Gallimard, 1981
palabres
sortis de la forge
fruits
sous l'arbre
en forme d'étincelles
sommeil
de l'arbre
vertical
du souffle de la terre
aux rêves de lumière
dépourvu d'air
de jour
de nuit
dans notre poitrine
un arbre
branches sciées
écorce
terrestre
horizon
dessiné par l'arbre
qui me nourrit
C'est si facile
de mourir,
je veux qu'on vieillisse comme un arbre.
Claude ESTEBAN, Morceaux de ciel, presque rien, Gallimard, 2001
Un arbre est la forêt.
S'étendre sous son feuillage,
c'est écouter tout le son,
connaître tous les vents
de l'hiver et de l'été,
recevoir toute l'ombre du monde.
S'arrêter sous ses branches sans feuille,
c'est réciter toutes les prières possibles,
faire taire tous les silences,
avoir pitié de tous les oiseaux.
Rester debout à côté de son tronc,
c'est élever toute la méditation,
réunir tout le détachement,
deviner la chaleur de tous les nids,
rassembler la solidité de tous les doutes.
Un arbre est la forêt.
Mais pour cela il faut
qu'un homme soit tous les hommes.
Ou aucun.
Roberto JUARROZ, Dixième poésie verticale, Trad. F.M.Durazzo, Corti, 2012