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henri michaux

  • Les ARBRES selon Henri MICHAUX

    femme,arbres,terre cuite,

     

    ...

    Elles montent dans les arbres. Pas par les branches, mais par la sève.

    Le peu de forme qu'elles avaient, fatiguées à mort, elles vont la perdre dans les rameaux, dans les feuilles et les mousses et dans les pédoncules.

    ...

    Ensuite, elles descendent par les racines dans la terre amie, abondante en bien des choses, quand on sait la prendre.

    Joie, joie qui envahit comme envahit la panique, joie comme sous une couverture.

    ...

     

    Henri MICHAUX, La vie dans les plis, Poésie-Gallimard, 1972

     

     

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  • Henri MICHAUX et la GUERRE

    visage,terre cuite,

     

    ...

    Une guerre vient. Une guerre passe. Avant de passer elle se dépense beaucoup. Elle se dépense énormément. Il est donc naturel qu'elle écrase par-ci par-là quelques crânes. C'est ce que le trépané se dit. Il ne veut pas de pitié. Il voudrait seulement rentrer dans sa tête.

    ...

     

    Henri MICHAUX, La vie dans les plis, poésie-Gallimard, 1972

     

     

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  • Henri MICHAUX et l'ARBRE

    tilleul,arbre,1300,

     

    ...

    Les cris s'arrêtent à cette frontière

    plus de terre pour les maléfices

    monde dégagé du monde

     

    Sans mouvement, sans entreprise

    à l'air on accède

    intimement, profondément

     

    Je manie l'arbre respirant, pulmonaire, élastique,

    monture et j'en suis l'hôte et avec lui fais équipe

    ...

    Henri MICHAUX, Chemins cherchés Chemins perdus Transgressions, Gallimard, 1981

     

     

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  • Henri MICHAUX en CHINE

    Henri MICHAUX,idéogrammes,chine,

     

    Idéogrammes en Chine

     

    À cette lumière toute page écrite, toute surface couverte de caractères, devient grouillante et regorgeante... pleine de choses, de vies, de tout ce qu'il y a au monde... au monde de la Chine

     

    pleine de lunes, pleine de cœurs, pleine de portes

    pleine d'hommes qui s'inclinent

    qui se retirent, qui s'en veulent, qui font la paix

    pleine d'obstacles

    pleines de mains droites, de mains gauches

    de mains qui s'étreignent, qui se répondent, qui se lient à jamais

    pleine de mains face à face,

    de mains sur leurs gardes, de mains occupées

    pleine de matins

    pleine de portes

    pleine d'eau tombant goutte à goutte des nuages

    pleine de bacs qui traversent d'une rive à l'autre

    pleine de levées de terre

    pleine de creusets

    et d'arcs et de fugitifs

    et pleines de calamités

    et pleine de voleurs emportant sous le bras les objets volés

    et pleine de convoitises

    et pleine de mailles

    pleine aussi de paroles sincères

    et pleine de réunions

    et pleine d'enfants nés coiffés

    et pleine de trous dans la terre

    et de nombrils dans le corps

    et pleine de crânes

    et pleine de fosses

    et pleine d'oiseaux de passage,

    et pleine de nouveaux-nés - que de nouveaux-nés ! -

    et pleine de métaux dans les profondeurs du sol

    et pleine de terres vierges

    et de vapeurs qui montent des herbages et des marais

    et pleine de dragons

    pleine de démons errant dans la campagne

    et pleine de tout ce qui existe dans l'univers

    tel quel ou autrement assemblé

    choisi à dessein par l'inventeur de signes pour être ensemble

    scènes pour faire réfléchir

    scènes de toute sorte

    scènes pour offrir un sens, pour en offrir plusieurs,

    pour les proposer à l'esprit

    pour les laisser émaner

    groupes pour résulter en idées

    ou pour se résoudre en poésie.

     

    Henri MICHAUX, in Ici on parle flamand et français, Le castor astral, 2005.

     

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  • Henri MICHAUX DÉSÉCHAFAUDÉ

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    Vieillesse

     

    Soirs ! Soirs ! Que de soirs pour un seul matin !

    Ilots épars, corps de fonte, croûtes !

    On s'étend mille dans son lit, fatal déréglage !

    Vieillesse, veilleuse, souvenirs : arènes de la mélancolie !

    Inutiles agrès, lent déséchafaudage !

    Ainsi, déjà, l'on nous congédie !

    Poussé ! Partir poussé !

    Plomb de la descente, brume derrière...

    et le blême sillage de n'avoir pas pu Savoir.

     

    Henri MICHAUX, Plume, Gallimard, 1938

     

     

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  • Henri MICHAUX : sa VIE...

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    Ma vie

     

    Tu t'en vas sans moi, ma vie.

    Tu roules,

    Et moi j'attends encore de faire un pas.

    Tu portes ailleurs la bataille.

    Tu me désertes ainsi.

    Je ne t'ai jamais suivie.

     

    Je ne vois pas clair dans tes offres.

    Le petit peu que je veux, jamais tu ne l'apportes.

    A cause de ce manque, j'aspire à tant.

    A tant de choses, à presque l'infini...

    A cause de ce peu qui manque, que jamais tu n'apportes.

     

    Henri MICHAUX, La nuit remue, Gallimard,1935

     

     

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  • Le MALHEUR chez Henri MICHAUX



    ...
    l'homme modeste ne dit pas je suis malheureux
    l'homme modeste ne dit pas
    nous souffrons
    les nôtres meurent
    le peuple est sans abri
    il dit nos arbres souffrent



    Henri MICHAUX, À distance, Mercure de france, 1997.



    René CHAR écrivait aussi que, chez lui, on ne questionne pas un homme ému.




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  • L'ÉTÉ SERA MICHAUX

    DSC05726.JPG


    Adolescence

    Entraves, enfance, landes basculées
    nage dans les nénuphars
    vers l'adulte tirant des poulies
    Balcon, balcon lourd où à son tour
    enfin avec jeunes filles jouer le jeu des cactus...



    Henri MICHAUX, La vie dans les plis, Gallimard 1972.



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