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guerre

  • La GUERRE selon Ingeborg BACHMANN

    explosion,guerre,village,

     

    Elle ne se déclare plus, la guerre,

    elle se prolonge. L'inouï

    devient le quotidien. Le héros

    reste éloigné des combats. Le faible

    est envoyé en première ligne.

    La patience est l'uniforme du jour.

    ...

     

    Ingeborg BACHMANN, Kérosène kitsch, Flammarion, 2017, trad. Henri Deluy

     

     

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  • Henri MICHAUX et la GUERRE

    visage,terre cuite,

     

    ...

    Une guerre vient. Une guerre passe. Avant de passer elle se dépense beaucoup. Elle se dépense énormément. Il est donc naturel qu'elle écrase par-ci par-là quelques crânes. C'est ce que le trépané se dit. Il ne veut pas de pitié. Il voudrait seulement rentrer dans sa tête.

    ...

     

    Henri MICHAUX, La vie dans les plis, poésie-Gallimard, 1972

     

     

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  • SONATE

    cheval,bleu,cavalcade,

     

    clair

    d'une lune

    édentée

     

    sonates parfois

    vont en guerre

     

     

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  • Antoine BLONDIN et l'OUVERTURE

    gond,porte,ouverture,

     

    Comment lui dire que de sourds ressorts se détendent dès que les trains recommencent à rouler ; comment lui expliquer que la paix rend l'homme fou, que les femmes se mettent brusquement à fumer, les idiots à faire de la politique, les rêveurs à s'ébranler ?

    Je luis dis :

    "J'ai voulu connaître d'autres cieux, me rapprocher du foyer où se font les échanges humains ; j'en ai longtemps été empêché par la guerre. Sitôt que j'ai vu l'ouverture, j'ai filé.

     

    Antoine BLONDIN, L'humeur vagabonde, La table ronde, 1955

     

     

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  • La GUERRE selon Jacques JOUET

    soldat,guerre,

     

    C'est toujours un peu tard que tu pleures

    emmailloté dans ton habit bleu

    qu'aura maculé de brun la guerre

    de sang tout encroûté, de gros bleu.

    C'est sur la bêtise que tu pleures

     

    poilu, soldat de dieu, casque bleu

    sur les désastres des grandes guerres.

    S'il reste du carburant, tu pleures

    encore sur les petites guerres

    celles pour les débutants, la bleu-

     

    saille, enfin sur les moyennes guerres.

    Et toi, là, qui par contre ne pleures

    pas, tu en redemandes des bleus

    des coups, des plaies, des bosses. Tu pleures

    de ne les rendre qu'en temps de guerre.

     

    avec trois mots pris dans les titres de Franck Venaille

     

     

    Jacques JOUET, Poèmes avec partenaires, POL, 2002.

     

     

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  • NICOLAS S'EN VA-T-EN GUERRE

    Presse Nicolas.jpg

     

    Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire

    Pour aller à la guerre

    Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire

    Nicolas n'y va pas

    Il faut semer le grain

    Couper les foins

    Couper le bois au fond des bois

    Mirer les oeufs

    Rentrer les boeufs

    Panser les chevaux

    Il faut tirer le vin

    Porter le grain

    Demain matin

    Au vieux moulin des olivettes

    Et t'occuper de la petite Lisette *

    Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire

    Pour aller à la guerre

    Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire

    Nicolas reste là


    Chanté par Gilbert BÉCAUD, mais qui est le parolier ?


    * variante : "Carla", mais il faut alors remplacer "olivettes" par "ananas".

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  • Étienne FAURE : COMME à la GUERRE

    Crépin et Crépinien sont les saint patrons des cordonniers. Ils donnèrent d'ailleurs leurs noms respectifs à une de leurs fameuses inventions : les semelles de crêpe.

     

    Trop vite avaient poussé leurs pieds pendant la guerre,

    leurs os de jeunesse en gare embarqués

    dans les lignes de fuite au sol occupé,

    et voilà la pointure en plein conflit

    dépassée, atteignant l’échelle

    d’orteils adultes – 39-40 –

    recroquevillés comme en chien de fusil

    dans le froid des chaussures,

    cinq ans emprisonnés par les mêmes godasses,

    des cors, des durillons, des oignons rouges,

    et le cuir lentement fait puis défait

    - retour à pied -

    plus tard à l’air libre, à danser sur l’asphalte,

    gonflés, comme enflés d’avoir arpenté

    une histoire déjà longue. 

     

    épopée

     

    Étienne FAURE, Horizon du sol, Champ Vallon, 2011.

     

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