Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Étienne FAURE : COMME à la GUERRE

Crépin et Crépinien sont les saint patrons des cordonniers. Ils donnèrent d'ailleurs leurs noms respectifs à une de leurs fameuses inventions : les semelles de crêpe.

 

Trop vite avaient poussé leurs pieds pendant la guerre,

leurs os de jeunesse en gare embarqués

dans les lignes de fuite au sol occupé,

et voilà la pointure en plein conflit

dépassée, atteignant l’échelle

d’orteils adultes – 39-40 –

recroquevillés comme en chien de fusil

dans le froid des chaussures,

cinq ans emprisonnés par les mêmes godasses,

des cors, des durillons, des oignons rouges,

et le cuir lentement fait puis défait

- retour à pied -

plus tard à l’air libre, à danser sur l’asphalte,

gonflés, comme enflés d’avoir arpenté

une histoire déjà longue. 

 

épopée

 

Étienne FAURE, Horizon du sol, Champ Vallon, 2011.

 

▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent

Les commentaires sont fermés.