silence
regards
importance des interstices
la vie n'est pas un jeu
de rôles
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silence
regards
importance des interstices
la vie n'est pas un jeu
de rôles
Facture
Qu'il fera bon vivre lorsque nous serons morts
que nous reposerons
dans je ne sais quel trou du vieux Cosmos
bien refroidi
bien étendu
dans la noire volonté de n'être plus
avec la pierre du silence absolu
posée sur notre langue
qu'il ne faudra plus jamais retourner
sept fois dans notre bouche
pour dire ou ne pas dire la vérité acquise
puisque la notion de vérité
n'emportera plus de signification
que tous les dieux auront cessé d'être le verbe
que l'épine plantée jadis dans notre coeur
n'entraînera plus le moindre cri
capable de troubler encore
la présence du néant
Achille CHAVÉE, De vie et mort naturelle, Montbliard, 1960
le silence
mirage pour les villes
violence conjugale
du lapin sur la carpe
L'intensité de l'ampoule fléchit, et la confusion brouille nos oreilles
Frères de sang, poésie et silence s'évident
On permet aux passereaux toutes traversées, poitrines bombées, balles lancées en un tir nourri de silence
battement d'ailes superflu, qui assoupiraient les trajectoires pour un festin de miettes, une ivresse de flaque
...
Le silence qui complète le texte dans le village du pêcheur, de l'homme des champs,
Lieu où main mauvaise n'a pas porté d'ombre,
M'a appelé. Je pense aux descendants
Des animaux anciens qui se frayent une existence
Entre les icebergs de la mer de Behring, et que
Le courage me manque d'être parmi eux -
La crainte du froid gagne en moi comme l'obscurité.
Je me contente d'un lac, d'une pente, d'un nuage cassé
Au sommet d'une montagne, pareil à une fumée s'échappant d'un cratère,
De la voix intérieure qui a remué en moi une appartenance
Et dont j'ignore le sens, en vérité.
Yaïr HOURVITZ, Prisme, 11 poètes israëliens contemporains, Obsidiane, 1990. (Trad. Emmanuel MOSES)
Rivage
Poser ma halte à
ce coquillage
à
cette voix
éteinte
aux orteils
de la mer
(et ma soif enfouie sous le sable peau d’une femme noire)
Je crie
de toute la violence
de midi
J’opère le silence
(jeter les dés)
à la bouche
des hommes
J’ai placardé mes révoltes
aux épaules des vagues
Gérard MESNIL, Action Poétique n° 69, avril 1977.
Foutez moi à la mer
mes amis
mes amis quand je mourrai
Ce n'est pas qu'elle soit belle
et qu'elle me plaise tant
mais elle refuse les traces
les saletés les croix les bannières
Elle est le vrai
silence et la vraie solitude
...
Philippe SOUPAULT, Sang Joie Tempête, 1937.