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Le silence qui complète le texte dans le village du pêcheur, de l'homme des champs,
Lieu où main mauvaise n'a pas porté d'ombre,
M'a appelé. Je pense aux descendants
Des animaux anciens qui se frayent une existence
Entre les icebergs de la mer de Behring, et que
Le courage me manque d'être parmi eux -
La crainte du froid gagne en moi comme l'obscurité.
Je me contente d'un lac, d'une pente, d'un nuage cassé
Au sommet d'une montagne, pareil à une fumée s'échappant d'un cratère,
De la voix intérieure qui a remué en moi une appartenance
Et dont j'ignore le sens, en vérité.
Yaïr HOURVITZ, Prisme, 11 poètes israëliens contemporains, Obsidiane, 1990. (Trad. Emmanuel MOSES)
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"J'ai pour toi un lac
quelque part au monde..."
(Gilles Vigneault)