Les yeux des oreilles
qu'on se bouche parfois ou voudrait se vengent
toujours, avec le temps
les portes vitrées du sexe
les vitrines.
Jacques JOUET, Dos, pensée (poème), revenant, POL, 2019
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Les yeux des oreilles
qu'on se bouche parfois ou voudrait se vengent
toujours, avec le temps
les portes vitrées du sexe
les vitrines.
Jacques JOUET, Dos, pensée (poème), revenant, POL, 2019
oreilles dégagées
des boucles
malgré tout
juste pour dire
je ne suis pas un homme
Le lierre
Mer d'oreilles attentives, que te dit-elle la pierre ?
Tu glisses sur les tombes, tu collectionnes des noms,
tu frissonnes quand le vent de l'été te réveille
pour explorer tes mains et leur ravir les voix
que tu rassembles minutieux, masquant le temps,
veilleur des dialogues et des adieux fièvreux.
Ton rêve solitaire veille sur les tombes
ô origine des langues, ô lierre frémissant
où peu à peu la nuit des morts se réunit -
En vain les jeux de la tempête te réclament ;
les fontaines de lumières et les statues du jour,
depuis longtemps t'attendent pour s'offrir dénudées
tandis que toi, reclus, tu habites les stèles.
Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, José Corti, 2010, trad. S.Baron-Supervielle
mauvaises herbes
à mes oreilles
musique étouffée
taille sévère
au langage
L'intensité de l'ampoule fléchit, et la confusion brouille nos oreilles
Frères de sang, poésie et silence s'évident
... seul le poète dé-crypte, pré-sente, brûle, au soleil des paroles, les secrètes affinités entre les êtres et les choses, entre le visible et l'invisible, entre les Autres et moi, entre moi et moi-même. Et c'est pour "rafraîchir nos oreilles", comme on dit au Sénégal, mais, plus profondément, notre cœur par le labyrinthe des oreilles.
Léopold Sédar SENGHOR, 1976.
Que 2015 rafraîchisse nos oreilles !