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tombes

  • Julio CORTÁZAR et le LIERRE

    vert,

     

    Le lierre

     

    Mer d'oreilles attentives, que te dit-elle la pierre ?

    Tu glisses sur les tombes, tu collectionnes des noms,

    tu frissonnes quand le vent de l'été te réveille

     

    pour explorer tes mains et leur ravir les voix

    que tu rassembles minutieux, masquant le temps,

    veilleur des dialogues et des adieux fièvreux.

     

    Ton rêve solitaire veille sur les tombes

    ô origine des langues, ô lierre frémissant

    où peu à peu la nuit des morts se réunit -

     

    En vain les jeux de la tempête te réclament ;

    les fontaines de lumières et les statues du jour,

    depuis longtemps t'attendent pour s'offrir dénudées

     

    tandis que toi, reclus, tu habites les stèles.

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, José Corti, 2010, trad. S.Baron-Supervielle

     

     

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  • Daniel BOULANGER : PAIN BÉNI


    Retouche au cimetière


    les flaques du chemin ont l'éclat des médailles

    les immortelles de laiton

    frissonnent sur les tombes


    le vent connaît toujours le heurt léger

    des cintres orphelins dans l'armoire qu'on ouvre


    les morts sont à leur jeu sous l'échiquier

    sans l'air de nous attendre


    dans sa superbe une obélisque ignore

    deux ou trois dalles de travers


    Daniel BOULANGER, À quatre épingles, Grasset 2002.


     

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