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Poésie - Page 56

  • Gerdur KRISTNÝ : ses FRÈRES et ses SŒURS

     

    anniversaire,gâteau,bougies,

     

    Mes frères et sœurs


     

    N’ai pas de souvenir de moi

    sans eux

     

    n'ai pas vraiment existé

    avant leur naissance

    message du tout-puissant

    gravé sur la plante des pieds

     

    n’ai pu le déchiffrer

    jusqu’à présent

     

    peut-être parce que

    les devançant toujours


    n’ai jamais vu leurs empreintes

     

    désire

    garder l’avance


    au moins jusqu’au cimetière

    pour n’avoir jamais de souvenir

    sans eux

     

    Gerdur KRISTNÝ, Trad. Henri Deluy, Liliane Giraudon et l’auteur, Action Poétique n°174, décembre 2003.

     

     

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  • Yehuda AMICHAÏ VOUDRAIT DORMIR

    enfants,farandole,

     

    Je suis un raciste de la paix :

    les yeux bleus tuent,

    les yeux noirs massacrent,

    les cheveux frisés égorgent,

    les cheveux lisses bombardent,

    les peaux mates dépècent ma peau,

    et les peaux blanches versent mon sang.

     

    Seuls ceux qui n'ont pas de couleur

    seuls les transparents sont bons

    qui me laissent dormir la nuit en paix

    et apercevoir le ciel

    à travers eux.

     

    Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.

     

     

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  • Pierre GARNIER à CHEVAL

    cheval,boulonnais,

     

     

    ech biœ gvaù boulonnoé a min tayon

    su sin doù j'é aprind l'muzique dech po.ènme

    l'canchon d'chèle tére

     

    qu'ale dandoline

     

    le beau cheval boulonnais de mon grand-père

    sur son dos j'ai appris la musique du poème

    la chanson de la terre

     

    qui dodeline

     

    Pierre GARNIER, traduit du picard par Ivar Ch'Vavar, Le Jardin Ouvrier, supplément au n°8.

     

     

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  • Bragi ÓLAFSSON A GAGNÉ

    amterdam,bière,

     

    Victoires

     

    A la télé, les Hollandais avaient battu les Roumains et tout le bar allait exploser parce que c’était à Amsterdam. La bière coulait à flot, on trinquait au genièvre et sans doute par erreur un homme totalement inconnu m’en donna un. J’allais refuser mais décidais d’accepter car un peu plus tôt ce jour-là j’avais, me semblait-il, remporté une minuscule incontestable victoire personnelle.

     

    Bragi ÓLAFSSON, Trad. Henri Deluy, Liliane Giraudon et l’auteur, Action Poétique n° 174 décembre 2003.

     

     

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  • Abbas KIAROSTAMI (hommage)

    zèbre,noir,blanc,

     

    Le corbeau noir
    se regarde étonné
    dans le champ couvert de neige

     

    Abbas KIAROSTAMI, Avec le Vent, POL, trad. Nahal Tajadod et Jean-Claude Carrière.

     

     

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  • ACTUALITÉ ISLANDAISE (2/2) : Gyrdir ELIASSON

    moutons,bélier,

     

    Promenade

     

    Nous gravissons les sentiers

    de la montagne en parlant

    et tout ce que nous disons

    - bon ou mauvais

    s’enfonce dans la montagne

    et ne bouge plus

     

    Une nappe de pluie

    sur l’herbe où les moutons paissent

    sur les pentes

    toisons mouillées


    et leur bêlement s’enfonce

    dans la montagne

    comme les mots

     

     

    Gyrdir ELIASSON, Trad. Catherine Eyjolfison et l'auteur, Action Poétique n° 174 décembre 2003.

     

     

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  • ACTUALITÉ ISLANDAISE (1/2) : Ingibjörg HARALDSDÓTTIR

    fenêtre,

     

    Si seulement tu savais !

     

    tout a changé - certains

    pensent que le monde s’est écroulé

    d’autres que s’est levé

    le soleil du bonheur suprême

     

    que sais-je ?
 seulement ceci : que le temps

    a passé et que tu as hanté

    mon esprit

     

    m’est encore et toujours caché

    ton savoir

    l’art de la veine ouverte

     

    Ingibjörg HARALDSDÓTTIR, Traduction Catherine Eyjolfison, Action Poétique n° 174 décembre 2003.

     

    À l'heure où est diffusé ce poème, personne ne sait si le monde s'est écroulé ou si s'est levé le soleil du bonheur suprême...

     

     

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  • Yehuda AMICHAÏ : une MAISON

    pierres,mur,maison,

     

    ...

    Nous nous sommes faits une matrice des dangers,

    une maison des guerres meurtrières,

    comme les hommes de l'extrême nord

    qui se bâtissent une maison sûre et chaude

    de glace mortelle.

    ...

     

    Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.

     

     

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