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Poésie - Page 52

  • Un JOUR COMME les AUTRES avec Hubert NYSSEN

     

    pont japonais,

     

    Inutile d'imaginer chaque jour

    l'éternité.

    Un jour c'est bref mais c'est énorme

    au regard de la mort.

    Et pourtant goutte à goutte trompeur

    chaque jour invite à désirer

    le suivant qui se dérobe.

    ...

     

    Hubert NYSSEN, Préhistoire des Estuaires, André de Rache, 1967.

     

     

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  • Roger FOULON pour bien FOULER 2017

     

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    Il faut réinventer le monde

    Avec des mots couleur de blé

    Aussi lisses que des galets

    Sur le cuir d'une fronde.

     

    Il faut larguer vers la lumière

    Des mains ayant forme d'oiseaux

    Et pénétrer parmi les eaux

    Sous l'abri des paupières.

     

    On touche alors à l'apparence

    Que les yeux ne savent pas voir,

    A la vérité des miroirs

    Devenus transparences.

     

    Roger FOULON, L'envers du décor, Ed. du Spantole, 1967.

     

     

     

     

    2017 ne suffira peut-être pas à ce programme,

    mais on peut se souhaiter

    d'au moins essayer !

     

     

     

     

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  • David SCHEINERT et l'HINDOU

    lotus,

     

     

    Ô vieil Hindou

     

    Ta faim, ô vieil Hindou, est réelle et pas une image de la faim

    comme chante le poète Kalos.

     

    Elle est si réelle, ta faim, que si le poète qui te contemple ne te donne du riz, tu tomberas sur les pierres.

     

    Ta chute sera réelle, ô vieil Hindou, et pas une image de la chute

    comme chante le poète Kalos.

     

    Si réelle, mon ami, que du sang jaillira de ton nez, si le poète ne

    panse la plaie avec une pâte de figues.

     

    Ton sang sera réel, ô vieil Hindou, et pas une image du sang, et

    quand tu n'en auras plus ton cœur fera silence.

     

    Et le poète soulèvera délicatement ta paupière, regardera ton œil

    et dira que tu es l'image de la mort.

     

    Mais toi, ô vieil Hindou, tu sera mort, réellement mort, si mort

    que les mouches se jetteront sur ton odeur.

     

    Alors, le poète Kalos, pour oublier ce mensonge, ira manger un plat poivré,

    puis soufflera de l'air dans un bout de roseau.

     

    David SCHEINERT, Sang double, 1962.

     

     

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  • Marcel LA HAYE et la CHAISE

    chaise,tracteur,tambour,

     

     

    La chaise

     

    La chaise a beau dire :

    Je suis de bois, de paille.

    Elle oublie le marteau,

    la scie, la varlope,

    le mètre pour la mesure.

    Elle oublie l'arbre,

    la terre, le soleil,

    la pluie pour la soif.

    Elle oublie le bras,

    la hache, la sueur,

    l'homme qui la conçut.

    La chaise a beau dire :

    Elle est plus que matière.

     

    Marcel LA HAYE, La clef sous la porte, Les Poètes de la Tour, 1964.

     

     

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  • CONFIDENCE de Robert VIVIER

    singe,

     

    Confidence à la nuit

     

    Chacun

    (Heureux s'il l'ignore)

    Portait en lui un homme véritable.

     

    Plus d'une fois

    Nous avons cru le mettre au monde

    Avec son sang, sa couleur...

    Or le temps marche. A certains jours

    Le poids du frère mort-né

    Nous étouffe.

     

    Je n'écrirai jamais

    Ce poème de ma naissance

    Dont les mots presque visibles

    Me frôlaient longtemps le cœur.

    Je le sais : mon plus vrai visage

    Ne sera regardé que de la nuit.

     

    Robert VIVIER, Le miracle enfermé, Cahiers du Sud, 1939

     

     

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  • Aaron SHABTAÏ et la FOURMI

     

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    dans le dos de la fourmi

     

    chemine

    une étincelle de feu

     

    Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987

     

     

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  • Jacques IZOARD : Je SUIS ...?

    hiver,neige

     

     

    Les crevettes blanches

     

    Je donne à l'hiver sa raison d'être.

    Ô ces milliers de doux crachats froids !

    Je donne à l'hiver mes flocons de haine...

    Haletante ou apeurée,

    je m'insinue en l'âme et sous les portes

    et je taille à mon goût

    les maisons mortes.

    Je m'y déchire aux toits pointus ;

    je me gonfle en bleus sensuels.

    Je suis ventre ou coude

    et ma chute est lente et muette.

    Je suis la chair de la paresse,

    je suis la Neige.

     

    Jacques IZOARD, Ce manteau de pauvreté, in Poésies 1951-1978, Éditions de la Différence

     

     

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  • VENT

    trapéziste,acrobate,

     

    le trapéziste s'invente un vent

     

    le phare précipite la nuit

     

    le noyé va

    et vient

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Lois de la matière, Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent