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Poésie - Page 48

  • Gérard MACÉ MET le MASQUE

    masque,

     

    Pour m'endormir, je mets

     

    le masque du sommeil : un léger voile

    que je tisse avec les événements du jour

    et les mots dont je perds le fil en m'endormant.

    Une toile aussi fine que celle de l'araignée

    où restent au matin des lambeaux de rêves :

    des images prises au piège, les discours décousus

    d'un somnambule qui se réveille.

    ...

     

    Gérard MACÉ, Homère au royaume des morts a les yeux ouverts, Le bruit du temps, 2015.

     

     

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  • La DOULEUR selon Claude ADELEN

    mousse,

     

    La Douleur, solitaire,

    masse de femme opulente, inaccessible,

    au milieu de la pelouse.

     

    Sur la surface lisse déroulée

    dans la lumière du soir presque irréelle

    et que laque un soleil acrylique de cinq heures,

    autour de l'étrangère qui s'est assise là,

     

    Claudiquent les étourneaux comme un seul geste,

    en tout sens. Quel calligraphe trempe

    dans l'encre de chine ces porte-plume ?

    quelle main invisible guide leurs becs avides ?

    ils sautillent, ils crient,

     

    Sur l'herbe de soie ils écrivent

    la douleur, l'incompréhensible idéogramme.

     

    Claude ADELEN, Légendaire, Flammarion, 2009.

     

     

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  • Gérard MACÉ et la VÉRITÉ

    écailles,poisson,vif-argent,

     

    La pensée dont la ligne s'enfonce

    en attendant que la vérité

    morde à l'hameçon.

     

    Mais la vérité n'est pas ce poisson mort

    qu'on vend à la criée. C'est le vif argent

    qui file entre les doigts, c'est l'ombre

    autant que la proie, l'anguille sous la roche

    qui va mourir en haute mer.

     

    Gérard MACÉ, Homère au royaume des morts a les yeux ouverts, Le bruit du temps, 2015.

     

     

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  • Gérard MACÉ et le LANGAGE

    balance,

     

    Vieux penseur

     

    qui ne veut rien changer au langage,

    tu pèses les choses et les astres, et même

    les souvenirs sur des balances où le temps

    met tout son poids.

    ...

     

    Gérard MACÉ, Homère au royaume des morts a les yeux ouverts, Le bruit du temps, 2015.

     

     

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  • Les GITANS selon Mahmoud DARWICH

    arc-en-ciel,

     

    ...

    Chante ma croissance de champignons sur le corps de la terre. Les gitans n'aiment pas l'agriculture
    mais ils sèment des chevaux dans les cordes de leurs guitares et ne remplissent pas de blé les cercueils à l'instar des Égyptiens
    ce n'est qu'en groupe qu'ils vont en Andalousie
    chante les champs et le soleil où le cœur galope inlassablement... Désert

    ...

     

    Mahmoud DARWICH, Rien qu'une autre année, Éditions de minuit, Trad. A.Laâbi, 1983.

     

     

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  • Vladimir MAÏAKOVSKI en CROIX

    croix,

     

    ...

    Que la magie

    naisse, pareille à la mise en croix.

    Voyez,

    je suis rivé au papier

    par les clous des mots.

     

    Vladimir MAÏAKOVSKI, L'universel reportage, Farrago, 2001, Trad. Henri Deluy.

     

     

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  • Mahmoud DARWICH et les LIVRES

    desséché,rose,

     

    Maintenant

    je me trouve desséché

    tels les arbres sortant des livres

    ...

     

     

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  • Jacques REBOTIER à la PLAGE

    plage,château,sable,

     

    ESPAGNES

     

    Tours désaffondrées

    Mâchoires coulipendantes

    Sur la plage, créneau de nom

    Un château de

    Qui a beaucoup vécu

     

    L'Espagne toute à marée lasse

     

    Jacques REBOTIER, Le dos de la langue, L'arbalète Gallimard, 2001.

     

     

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