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Poésie - Page 48

  • Le CORPS selon André SCHMITZ

    corps,

     

    Le corps

     

    Elle allait

    à sa droite un ange gardien

    à sa gauche un garde du corps

    Prenez l'âme

    dit l'ange à l'homme

    moi cette nuit

    je garde le corps

     

    André SCHMITZ, in Ici on parle flamand et français, Le castor astral, 2005.

     

     

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  • Julio CORTÁZAR et le LIERRE

    vert,

     

    Le lierre

     

    Mer d'oreilles attentives, que te dit-elle la pierre ?

    Tu glisses sur les tombes, tu collectionnes des noms,

    tu frissonnes quand le vent de l'été te réveille

     

    pour explorer tes mains et leur ravir les voix

    que tu rassembles minutieux, masquant le temps,

    veilleur des dialogues et des adieux fièvreux.

     

    Ton rêve solitaire veille sur les tombes

    ô origine des langues, ô lierre frémissant

    où peu à peu la nuit des morts se réunit -

     

    En vain les jeux de la tempête te réclament ;

    les fontaines de lumières et les statues du jour,

    depuis longtemps t'attendent pour s'offrir dénudées

     

    tandis que toi, reclus, tu habites les stèles.

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, José Corti, 2010, trad. S.Baron-Supervielle

     

     

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  • Julio CORTÁZAR QUESTIONNE

    noir,blanc,

     

    Je ne questionne pas sur les gloires ni les neiges,

    je veux savoir où se retrouvent les hirondelles mortes,

    où vont les boîtes d'allumettes usées.

    Aussi grand que soit le monde

    il y a les ongles à couper, les effiloches,

    les enveloppes fatiguées, les cils qui tombent.

    Où vont les brumes, le dépôt du café,

    les almanachs d'un autre temps ?

    ...

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, José Corti, 2010, trad. S.Baron-Supervielle

     

     

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  • Le CORPS selon Ariane DREYFUS

    main,

     

    Mon corps est né quand elle prit et garda ma main dans la sienne,

    Ce sont mes tablettes.

    Plus elle serrait, plus les blés existèrent tandis qu'on courait.

     

    Ariane DREYFUS, Quelques branches vivantes, Flammarion, 2001.

     

     

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  • Ariane DREYFUS ÉCRIT

    écrire,sable,

     

    ...

    Mes mains écrivent, ici je fais le feu. J'y brûle les arbres des jours, les branches des heures, les épines des minutes vite sèches.

    ...

     

    Ariane DREYFUS, Quelques branches vivantes, Flammarion, 2001.

     

     

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  • Ezra POUND : PLAINTE ÉTERNELLE

    falaise,

     

    Sois en moi comme la plainte éternelle

         du vent glacial, et non

    Comme les choses éphémères,

         éclats de fleurs.

    Prends-moi dans la puissante solitude

         des falaises sans soleil

    Et des eaux sombres.

         Que les dieux nous disent doucement

    Dans l'autre monde,

         les fleurs d'Hadès dans leur ombre

    Se souviennent de toi.

     

    Ezra POUND, Poèmes, NRF-Gallimard, Trad. Michèle Poinson.

     

     

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  • Yves MAZAGRE et la TORTUE

    tortue,

     

    Je trouve scandaleux que la tortue vive si longtemps et moi trop brièvement

     

    Je m'oppose à ce cambriolage de mes jours

    Je récuse le vieillir de l'hiver

    Et n'accepte désormais que les bonnes saisons

    Je m'interdis de mourir

    ...

     

    Yves MAZAGRE, La lutte finale, Librairie-Galerie Racine, 2010

     

     

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  • Yves MAZAGRE : ÊTRE NÉ

    IMG_0073.jpg

     

    Que notre grâce d'être né soit ce théâtre sans doublure où ne se programme qu'une seule fois, entre deux rideaux de paupières closes, un impromptu dont toute reproduction est interdite,

     

    Il me semble que je l'ai su dès l'enfance, dès mes yeux ouverts sur la lumière facile de ma colline sans hiver :

     

    Incroyable nouvelle dont nous sommes si peu à vouloir nous tenir informés,

     

    A cause de l'épouvante.

     

    Yves MAZAGRE, La lutte finale, Librairie-Galerie Racine, 2010

     

     

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