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Poésie - Page 49

  • Stéphane MALLARMÉ INVENTE le MAIL-ART (2/2)

    fleur,

     

    Rue, au 23, Ballu.

                              J'exprime,

    Sitôt Juin à Monsieur Degas

    La satisfaction qu'il rime

    Avec la fleur des Syringas.

     

    Stéphane MALLARMÉ, Les Loisirs de la Poste, 1894.

     

     

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  • Stéphane MALLARMÉ INVENTE le MAIL-ART (1/2)

    roue,épaule,

     

    Villa des Arts, près l'Avenue

    De Clichy, peint Monsieur Renoir

    Qui devant une épaule nue

    Broie autre chose que du noir.

     

    Stéphane MALLARMÉ, Les Loisirs de la Poste, 1894.

     

     

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  • Roland DUBILLARD et son PANTALON

    pantalon,

     

    C'est dur, seul, de s'user soi-même ;

    De se râper, de se limer.

    Même mon pantalon ne s'use pas tout seul.

    Du monde entier viennent des aides ;

    Des ouvriers de sel, de poussière, de sable,

    Pour changer mon pantalon neuf

    En un vieux pantalon en ruine.

    ...

     

    Roland DUBILLARD, La boîte à outils, L'arbalète, 1985.

     

     

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  • Louis SCUTENAIRE A RAISON

    parquet,blanc,

     

    La raison est une béquille qui se prend pour une jambe. 

     

     

    Louis SCUTENAIREin Ici on parle flamand et français, Le castor astral, 2005.

     

     

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  • Louis SCUTENAIRE dans le MOUVEMENT

    lumière,mouvement,

     

    Avec les mots on marque le mouvement. Avec les images on le fixe.

     

    Louis SCUTENAIREin Ici on parle flamand et français, Le castor astral, 2005.

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  • Henri MICHAUX en CHINE

    Henri MICHAUX,idéogrammes,chine,

     

    Idéogrammes en Chine

     

    À cette lumière toute page écrite, toute surface couverte de caractères, devient grouillante et regorgeante... pleine de choses, de vies, de tout ce qu'il y a au monde... au monde de la Chine

     

    pleine de lunes, pleine de cœurs, pleine de portes

    pleine d'hommes qui s'inclinent

    qui se retirent, qui s'en veulent, qui font la paix

    pleine d'obstacles

    pleines de mains droites, de mains gauches

    de mains qui s'étreignent, qui se répondent, qui se lient à jamais

    pleine de mains face à face,

    de mains sur leurs gardes, de mains occupées

    pleine de matins

    pleine de portes

    pleine d'eau tombant goutte à goutte des nuages

    pleine de bacs qui traversent d'une rive à l'autre

    pleine de levées de terre

    pleine de creusets

    et d'arcs et de fugitifs

    et pleines de calamités

    et pleine de voleurs emportant sous le bras les objets volés

    et pleine de convoitises

    et pleine de mailles

    pleine aussi de paroles sincères

    et pleine de réunions

    et pleine d'enfants nés coiffés

    et pleine de trous dans la terre

    et de nombrils dans le corps

    et pleine de crânes

    et pleine de fosses

    et pleine d'oiseaux de passage,

    et pleine de nouveaux-nés - que de nouveaux-nés ! -

    et pleine de métaux dans les profondeurs du sol

    et pleine de terres vierges

    et de vapeurs qui montent des herbages et des marais

    et pleine de dragons

    pleine de démons errant dans la campagne

    et pleine de tout ce qui existe dans l'univers

    tel quel ou autrement assemblé

    choisi à dessein par l'inventeur de signes pour être ensemble

    scènes pour faire réfléchir

    scènes de toute sorte

    scènes pour offrir un sens, pour en offrir plusieurs,

    pour les proposer à l'esprit

    pour les laisser émaner

    groupes pour résulter en idées

    ou pour se résoudre en poésie.

     

    Henri MICHAUX, in Ici on parle flamand et français, Le castor astral, 2005.

     

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  • Le CORPS selon André SCHMITZ

    corps,

     

    Le corps

     

    Elle allait

    à sa droite un ange gardien

    à sa gauche un garde du corps

    Prenez l'âme

    dit l'ange à l'homme

    moi cette nuit

    je garde le corps

     

    André SCHMITZ, in Ici on parle flamand et français, Le castor astral, 2005.

     

     

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  • Julio CORTÁZAR et le LIERRE

    vert,

     

    Le lierre

     

    Mer d'oreilles attentives, que te dit-elle la pierre ?

    Tu glisses sur les tombes, tu collectionnes des noms,

    tu frissonnes quand le vent de l'été te réveille

     

    pour explorer tes mains et leur ravir les voix

    que tu rassembles minutieux, masquant le temps,

    veilleur des dialogues et des adieux fièvreux.

     

    Ton rêve solitaire veille sur les tombes

    ô origine des langues, ô lierre frémissant

    où peu à peu la nuit des morts se réunit -

     

    En vain les jeux de la tempête te réclament ;

    les fontaines de lumières et les statues du jour,

    depuis longtemps t'attendent pour s'offrir dénudées

     

    tandis que toi, reclus, tu habites les stèles.

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, José Corti, 2010, trad. S.Baron-Supervielle

     

     

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