Mon corps est né quand elle prit et garda ma main dans la sienne,
Ce sont mes tablettes.
Plus elle serrait, plus les blés existèrent tandis qu'on courait.
Ariane DREYFUS, Quelques branches vivantes, Flammarion, 2001.
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Mon corps est né quand elle prit et garda ma main dans la sienne,
Ce sont mes tablettes.
Plus elle serrait, plus les blés existèrent tandis qu'on courait.
Ariane DREYFUS, Quelques branches vivantes, Flammarion, 2001.
...
Mes mains écrivent, ici je fais le feu. J'y brûle les arbres des jours, les branches des heures, les épines des minutes vite sèches.
...
Ariane DREYFUS, Quelques branches vivantes, Flammarion, 2001.
Sois en moi comme la plainte éternelle
du vent glacial, et non
Comme les choses éphémères,
éclats de fleurs.
Prends-moi dans la puissante solitude
des falaises sans soleil
Et des eaux sombres.
Que les dieux nous disent doucement
Dans l'autre monde,
les fleurs d'Hadès dans leur ombre
Se souviennent de toi.
Ezra POUND, Poèmes, NRF-Gallimard, Trad. Michèle Poinson.
Je trouve scandaleux que la tortue vive si longtemps et moi trop brièvement
Je m'oppose à ce cambriolage de mes jours
Je récuse le vieillir de l'hiver
Et n'accepte désormais que les bonnes saisons
Je m'interdis de mourir
...
Yves MAZAGRE, La lutte finale, Librairie-Galerie Racine, 2010
Que notre grâce d'être né soit ce théâtre sans doublure où ne se programme qu'une seule fois, entre deux rideaux de paupières closes, un impromptu dont toute reproduction est interdite,
Il me semble que je l'ai su dès l'enfance, dès mes yeux ouverts sur la lumière facile de ma colline sans hiver :
Incroyable nouvelle dont nous sommes si peu à vouloir nous tenir informés,
A cause de l'épouvante.
Yves MAZAGRE, La lutte finale, Librairie-Galerie Racine, 2010
...
La confusion de la nuit descend sur Ithaque,
Estompe nos rides, nous fait étrangers à nous-mêmes.
Par la fenêtre ouverte l'ombre indifférente file des étincelles.
Yves MAZAGRE, L'agave s'impatiente, Librairie-Galerie Racine, 2001.
...
Ce n'est pas, Raana, que mon chant vibre avec plus d'intensité
Ou plus de douceur que celui d'un autre, mais je suis
Ici Poète, je bois réellement la vie
Comme les petites gens boivent le vin.
Ezra POUND, Poèmes, NRF-Gallimard, trad. Michèle PINSON, 1985.
...
Tant de naufrages m'ont dépouillé des prodiges dont j'avais été le témoin ; à quoi bon me désoler, pouvais-je emporter dans la carène de mon bateau toutes les inventions et les habiletés du monde ?
Le remplir de millions d'éclats brefs d'hommes et de femmes, de mœurs, de religions, de temples, de monuments, de traditions, d'habitudes vestimentaires, de mobilier ou d'œuvres d'art,
Entasser les céramiques, les bijoux, les verres finement colorés, les statues, les cratères, les souvenirs et les réflexions subtiles n'eut rien changé.
Trop dérisoires encore et si périssable cargaison pour exprimer l'émotion, l'intelligence, la foule des contradicteurs de la mort qui, sans espoir, osent défier les immortels et remodeler la nature ;
Et comme elle ajouter à l'utile le miracle de l'inutile et de l'irrationnel ?
Yves MAZAGRE, L'agave s'impatiente, Librairie-Galerie Racine, 2001.