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Poésie - Page 47

  • Jean-Pierre LEMAIRE : DÉJÀ l'ÉTÉ

    rouge,puzzle,

     

    L'énigme de l'été toujours insoluble :

    le puzzle au complet ou presque, les montagnes

    exactement emboîtées dans le ciel

    comme le coin des toits, les prés sous les sapins

    - et nous en dehors. Nous attendons les pluies

    l'automne qui bientôt mélangera les pièces

    pour recommencer, cherchant notre place

    dans le vague dessin de l'année future

    d'où notre ombre s'absente avec le soleil.

     

    Jean-Pierre LEMAIRE, Le pays derrière les larmes, Poésie-Gallimard, 2016.

     

     

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  • Jean-Pierre LEMAIRE au BANQUET

    vitre,buée,

     

    L'habit que nous revêtirons au banquet du Royaume

    sera celui de tous les jours

    qui nous aura gênés tant que nous le portions

     

    Il était fait à nos mesures

    et nous ira si tard, merveilleusement bien

    quand nous aurons retouché le miroir...

     

    Jean-Pierre LEMAIRE, Le pays derrière les larmes, Poésie-Gallimard, 2016.

     

     

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  • Pierre Moïse CÉLESTIN : ÉNIGME

    jaune,noir,bleu,

     

    Énigme

     

    Pas d'issue pour le poème éteint

    Sur ma face de lune

    Mes songes pendulaires

    Ont la tête tranchée dans mon bain

     

    Et depuis

    J'ai des mains lunatiques

    Tâtonnant cherchant

    La lumière dans ma poche

     

    La jactance a des manières infidèles

    Nouant la corde aux bras des étincelles

     

    Pierre Moïse CÉLESTIN, Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, Points, 2015.

     

     

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  • Claude ADELEN et le POÈME

    porte,gond,

     

    Boîte-de-pandore-un-poème soulever

    le couvercle, regarder là-dedans ? encore une

    de tes métaphores. et que tu aies pu croire

     

    Si longtemps avec ça ouvrir toutes portes

    t'imaginer être celui

    qui avait la bonne clef chaque mot

     

    La bonne clef chaque livre

    trousseau cliquetant

    inutile, avec l'âge on revient

     

    Dans une ville étrangère

    les serrures ont été changées.

     

    Claude ADELEN, Légendaire, Flammarion, 2009.

     

     

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  • Ludovic JANVIER et les REGRETS

    rivière,tracé,

     

    ...

    tous mes regrets je les donne aux rivières

    en souvenir de ma vie non vécue

     

    Ludovic JANVIER, Des rivières plein la voix, L'arbalète Gallimard, 2004.

     

     

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  • James NOËL à la SOURCE

    feuilles,humus,

     

    ...

    Devant la source qui creuse sa flûte et le son d'un poème-fleuve, dans l'union libre des cailloux, il vaut mieux avaler sa langue avec grand goût.

    Un seul mot peut gâcher en profondeur le bruit des vagues.

     

    James NOËL, Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, Points, 2015.

     

     

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  • Claude ADELEN et la DOULEUR

    Claude ADELEN,douleur,cariatide,homme,

     

    Et la douleur, où

    est-elle maintenant ?

    La semence qu'ont

    reçue de tes yeux de

    tes mots les saisons ?

    Les lieux et corps où tu

    vécus et soutins,

    à pétrir d'invisible

    ta statue de souffle.

    Ô cariatide d'air :

    Un homme.

    ...

     

    Claude ADELEN, Légendaire, Flammarion, 2009.

     

     

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  • MARS selon Mahmoud DARWICH

    mains,jeunes filles,

     

    Le poème de la terre

     

    au mois de mars, en l'an du soulèvement, la terre nous révéla des secrets sanglants. Au mois de mars, cinq filles passèrent devant les violettes et le fusil. Elles s'arrêtèrent devant la porte d'une école et s'enflammèrent ainsi que les roses et le thym du terroir. Elles inaugurèrent le chant de la terre. Elles entrèrent dans l'étreinte ultime - Mars vient sur terre du ventre de la terre et de là dans des filles - Les violettes se penchèrent légèrement pour laisser passer la voix des filles. Les oiseaux tendirent leurs becs en direction du chant et de mon cœur

    ...

     

    Mahmoud DARWICH, Rien qu'une autre année, Editions de minuit, Trad. A.Laâbi, 1983.

     

     

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