Entrailles
J'aime ces matins rasés d'échos
Où le cœur comme un long fleuve
Descend très lentement vers la mer
Emportant avec lui les bijoux impurs
Fantasmes et fantômes de la veille
Je te parle depuis cette profonfeur
Marquée au couteau de la parole
Moi engouffré
Dans les entrailles du temps
J'étale ma vie
Comme l'herbe éparpillée
Dans ma chambre d'automne
Où talismans et amulettes
Sont des oripeaux de circonstance
Pierre Moïse CÉLESTIN, Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, Points, 2015.