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Poésie - Page 45

  • Erri DE LUCA et le VACARME

    arbres,hiver,

     

    D'une page de "Bereshit rabba"

     

    Le vacarme de trois choses

    va de par le monde au-dessus des océans et des neiges

    terres de sécheresse et rizières :

    et nulle membrane de l'ouïe

    ne le capture, le vacarme de trois choses.

    Le vacarme du soleil qui va de par le ciel,

    le vacarme de la pluie

    quand le vent la détache des nuages

    et le vacarme de l'âme

    d'un corps qui la crache.

     

    Erri DE LUCA, Œuvre sur l'eau, trad. Danièle Valin, Poésie Seghers, 2002

     

     

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  • La JEUNESSE selon Olivier BARBARANT

    ombres,fleurs,papier peint,

     

    ...

    On traversait sans y penser les clairs juillets de l'existence

    A quoi bon d'ailleurs revenir à de telles banalités

    Tout été se prend pour l'Eden et la jeunesse pour la vie

    Peut-être faut-il s'en réjouir et laisser aller l'inconscience

    On reconnaît la transparence à ce qu'elle fut inaperçue

    ...

     

     

    Olivier BARBARANT, Elégies étranglées, Champ Vallon, 2013

     

     

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  • La SOUFFRANCE selon C.K. WILLIAMS

    houx,roche,

     

    Même en cet instant, je n'ai pas envie de raconter cet épisode, je le connais si bien, pourquoi le ressasser ?

    Qu'est-ce qui nous ramène sans cesse à ces failles qui si obstinément retiennent notre violente souffrance ?

    Y a-t-il en nous des blessures dont la profondeur nous échappe ? le chagrin même serait-il communion et réconfort ?

     

    C.K. WILLIAMS, Gratitude, Trad. Cl. Malroux, Le cri, 1996

     

     

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  • Constantin KAÏTERIS et AGNÈS

    ombre,plante,

     

    AGNÈS

     

    Il a mal fait

    ses comptes d'horticulteur

    le tuteur

    qui croyait que la plante

    empotée

    grandie sous serre

    mais garantie naturelle

    s'enroulerait à lui   arrivée à maturité

    Vu du balcon sous le soleil

    le premier venu a suffi

    à la faire s'évanouir dans la nature

     

    Constantin KAÏTERIS, Héroïnes, Les vanneaux, 2012

     

     

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  • ÉCRIRE selon Raymond FEDERMAN

    écriture,rouge,

     

    ...

    pourquoi écrire

    pour dire

    exactement

    ce qu'on voulait dire

    avant de commencer

    ...

     

    Raymond FEDERMAN, Coups de pompes, Le mot et le reste, 2007

     

     

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  • Louise BROOK selon Constantin KAÏTERIS

    noir,blanc,courbe,

     

    LOUISE BROOK

     

    Entièrement dessinée

    à première vue

    en lignes dures et courbes

    femme-fille fatale à soi

    claquant la porte muette

    d'une carrière minée d'impératifs

    De la necessité du silence

    s'envole un sphinx soudain

    parlant

    entre les vertiges du noir

    et les vestiges du blanc

     

    Constantin KAÏTERIS, Héroïnes, Les vanneaux, 2012

     

     

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  • La MÉMOIRE selon Jean PORTANTE

    trace,pattes,mouette,

     

    ...

    dès l'origine c'est la mémoire qui s'enfuit

    & la poussière qui descend comme de la poussière & dit

    me voici enfin sur terre

    ...

     

    Jean PORTANTE, Ex-odes Poèmes cubains, Phi, 1991

     

     

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  • L'ARBRE selon Roberto JUARROZ

    arbres,forêt,feuillage,

     

    Un arbre est la forêt.

    S'étendre sous son feuillage,

    c'est écouter tout le son,

    connaître tous les vents

    de l'hiver et de l'été,

    recevoir toute l'ombre du monde.

     

    S'arrêter sous ses branches sans feuille,

    c'est réciter toutes les prières possibles,

    faire taire tous les silences,

    avoir pitié de tous les oiseaux.

     

    Rester debout à côté de son tronc,

    c'est élever toute la méditation,

    réunir tout le détachement,

    deviner la chaleur de tous les nids,

    rassembler la solidité de tous les doutes.

     

    Un arbre est la forêt.

    Mais pour cela il faut

    qu'un homme soit tous les hommes.

    Ou aucun.

     

    Roberto JUARROZ, Dixième poésie verticale, Trad. F.M.Durazzo, Corti, 2012

     

     

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