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Poésie - Page 42

  • Silvia BARON SUPERVIELLE et le TEMPS

    ombre,saison,temps,

     

    précise partout

    la présence

    de la saison

    qui consume

    le temps

     

    Silvia BARON SUPERVIELLE, Autour du vide, Arfuyen, 2008

     

     

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  • Blaise CENDRARS VAGABOND

    rêve,réalité,

     

    ...

    Non, je ne veux pas toute ma vie acheter et vendre,

    je veux vivre en aventurier, en vagabond, aux frais des marchands,

    je veux que la réalité m'apparaisse comme un rêve et vivre dans un monde de visions.

    ...

     

     

    Blaise CENDRARS, La légende de Novgorode, Fata Morgana, 1997

     

     

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  • Silvia BARON SUPERVIELLE EMPORTÉE

    galet,mer,

     

    au moment

    où la mer

    m'emportera

     

    les rivages

    engloutis

    se mêleront

     

    Silvia BARON SUPERVIELLE, Autour du vide, Arfuyen, 2008

     

     

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  • Erri DE LUCA et le VACARME

    arbres,hiver,

     

    D'une page de "Bereshit rabba"

     

    Le vacarme de trois choses

    va de par le monde au-dessus des océans et des neiges

    terres de sécheresse et rizières :

    et nulle membrane de l'ouïe

    ne le capture, le vacarme de trois choses.

    Le vacarme du soleil qui va de par le ciel,

    le vacarme de la pluie

    quand le vent la détache des nuages

    et le vacarme de l'âme

    d'un corps qui la crache.

     

    Erri DE LUCA, Œuvre sur l'eau, trad. Danièle Valin, Poésie Seghers, 2002

     

     

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  • La JEUNESSE selon Olivier BARBARANT

    ombres,fleurs,papier peint,

     

    ...

    On traversait sans y penser les clairs juillets de l'existence

    A quoi bon d'ailleurs revenir à de telles banalités

    Tout été se prend pour l'Eden et la jeunesse pour la vie

    Peut-être faut-il s'en réjouir et laisser aller l'inconscience

    On reconnaît la transparence à ce qu'elle fut inaperçue

    ...

     

     

    Olivier BARBARANT, Elégies étranglées, Champ Vallon, 2013

     

     

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  • La SOUFFRANCE selon C.K. WILLIAMS

    houx,roche,

     

    Même en cet instant, je n'ai pas envie de raconter cet épisode, je le connais si bien, pourquoi le ressasser ?

    Qu'est-ce qui nous ramène sans cesse à ces failles qui si obstinément retiennent notre violente souffrance ?

    Y a-t-il en nous des blessures dont la profondeur nous échappe ? le chagrin même serait-il communion et réconfort ?

     

    C.K. WILLIAMS, Gratitude, Trad. Cl. Malroux, Le cri, 1996

     

     

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  • Constantin KAÏTERIS et AGNÈS

    ombre,plante,

     

    AGNÈS

     

    Il a mal fait

    ses comptes d'horticulteur

    le tuteur

    qui croyait que la plante

    empotée

    grandie sous serre

    mais garantie naturelle

    s'enroulerait à lui   arrivée à maturité

    Vu du balcon sous le soleil

    le premier venu a suffi

    à la faire s'évanouir dans la nature

     

    Constantin KAÏTERIS, Héroïnes, Les vanneaux, 2012

     

     

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  • ÉCRIRE selon Raymond FEDERMAN

    écriture,rouge,

     

    ...

    pourquoi écrire

    pour dire

    exactement

    ce qu'on voulait dire

    avant de commencer

    ...

     

    Raymond FEDERMAN, Coups de pompes, Le mot et le reste, 2007

     

     

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