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La richesse inutile
Les mille paupières de l'eau qui dort
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André BRETON, Signe ascendant, Gallimard, 1949
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La richesse inutile
Les mille paupières de l'eau qui dort
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André BRETON, Signe ascendant, Gallimard, 1949
dans le poële du bois
brûle pour créer
un présent
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, trad. M. Eckhard-Elial, Editions de l'éclat, 1987
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La vision nocturne a été quelque chose il s'agit
Maintenant de l'étendre du physique au moral
Où son empire sera sans limites
Les images m'ont plu c'était l'art
A tort décrié de brûler la chandelle par les deux bouts
Mais tout est bien plus de mèche les complicités sont autrement dramatiques et savantes
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André BRETON, Signe ascendant, Gallimard, 1949
On mourra
Dans un tas de ciel
On fera du troc
Avec les nuages
On deviendra
La pluie de bévue en bévue
On parlera
Aux lucioles
On donnera ses mains
A manger aux oiseaux
Jacques ARAMBURU, Brulant sombre, Cheyne, 2008
C'était le temps où la mer était pure. Le flux, comme une maraîchère ivrogne poussant sa voiturée de beurre noir, ne charriait pas aux marchés des rivages les mottes rondes et molles de mazout, qui ont empoisonné la danse des méduses. Voilà de quoi est faite sa chair noircie, de la nouvelle Vénus qui nous sort de l'écume goudronneuse. Elle est la fille de soute, la rinceuse de réservoirs, la putain de cale des pétroliers géants que les Japonais fabriquent, défiant toute concurrence, à la grosse, comme les montres. Bouddha a vendu ses danseuses pour un verre de pétrole. Déchirées, les robes sacrées flottent sur la mer en nappes irisées, haillons graisseux.
Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972
Dans un orgue de Barbarie la musique entre par un carton troué et sort par un tuyau de métal. Au tir à la carabine, l'ordre est inversé : la balle sort par un tuyau de métal et entre dans un carton. Quand on utilise des cartons de foire dans un orgue de Barbarie, la musique s'enraye.
Lucien SUEL, Je suis debout, La Table Ronde, 2014
Pourquoi l'idée de tatouage nous impressionnait-elle à ce point ? Ces fleurs bleues pourrissantes, nénuphars empoisonnés, montent à la surface du corps du fond du désespoir, et d'un amour forcené, passionnées et infernales ; et cette plaine, par les dessins de ses encres croupies et de ses canaux bleus, nous paraissait elle-même tatouée, mais par un amour forcené. Déjà nous appréhendions qu'un maudit artiste chinois, dont la robe sereine était le ciel, n'ait piqué de son aiguille la peau sauvage d'Oléron.
Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972
Parce qu'on les a vus
Ils planent un moment au-dessus des champs labourés, se posent, marchent, et sautillent lourdement, disposent, autoritaires, des lieux et de l'absence des hommes, et leurs bavardages intempestifs s'élèvent, s'étendent et remplissent ces journées d'octobre qu'on garde pour soi.
Jean-Pascal DUBOST, Des lieux sûrs, Tarabuste, 1998